dimanche 28 avril 2013

N° 17 : DE MOPTI .... A PARIS




livraisons de plats cuisinés


et transport de chaises et fauteuils !


Cette page de blog a deux particularités :

1)      JE VOUS L’ECRIS A MON RETOUR DE MOPTI, où je viens de passer une semaine : histoire de revoir le pays, d’y apporter une partie de mes bagages, d’y saluer les amis, et de « leur demander la route »  (expression malienne, pour demander « la permission de partir »….et dans le cas précis pour moi, de partir en congés). J’ai été heureux d’y retrouver les amis (laïcs, religieuses, et les collègues-prêtres). Avec eux, j’ai pu discuter « des événements du Nord » : de la peur en cette journée du jeudi 10 janvier, du soulagement en apprenant que les Forces Françaises étaient déjà là, de la ronde incessante des avions et hélicoptères sur un aéroport  (celui de Sévaré) déserté depuis un an… La ville est aujourd’hui sécurisée par la présence de l’armée Malienne et aussi par un contingent Togolais, dans le cadre la MISMA, et qui devrait se transfomer en force de l’ONU. Toujours côté militaire, tout le monde sait qu’un millier de Français (au moins) vont rester sur le sol Malien, principalement à Bamako et Gao.
mes voisins de bureau.... peureux....
et pas méchants, du tout !

Pour ce qui est de la vie ordinaire des Maliens, elle suit son cours ! Ici aussi, c’est la saison chaude… même un peu plus chaude qu’à Bamako, mais on supporte mieux, car il y a moins de pollution et la maison où je vis se trouve au bord du fleuve, et est ventilée naturellement « par le vent du large » et c’est vraiment agréable. Le point de vue est toujours aussi merveilleux (allez cliquer « Mopti » sur Internet, si vous ne me croyez pas !). Depuis décembre (mon dernier passage), le paysage a changé : le fleuve a baissé : au loin, on voit de grandes bandes de terre entre les deux fleuves Bani et Niger ; l’herbe y a poussé, les troupeaux sont là, nombreux ! Les petites pinasses se sont multipliées et chargent des tonnes de sacs de riz (l’aide alimentaire) apportés par camions entiers. Mais les gros bateaux restent à quai, car il n’y a pas assez de tiran d’eau pour eux. Ce fleuve majestueux a beau être très large, il n’est pas très profond ! Entre Mopti et Sévaré (10 kms), c’étaient des rizières… aujourd’hui, ce sont des terrains où les Bellas (peuple nomade) se sont installés dans des campements provisoires, et des travailleurs fabriquent des parpaings en terre, pour des constructions en banco.

deux photos prises au même endroit:  RIZIERE (ci-dessus en octobre) et chantier de briques et campement (ci-dessous)  en avril.
J’ai pu aussi rencontrer la jeune équipe MMTC qui s’est retrouvée à peu près régulièrement, depuis Janvier. J’ai pu aussi prendre quelques contacts pour d’éventuels accompagnateurs d’équipes JOC, et rencontrer aussi quelques jeunes (ou moins jeunes) travailleurs, pour des contacts à suivre !
J’ai fait aussi une « cure de poissons », car –comme chacun sait- le « meilleur poisson du Mali est celui de Mopti ! »… la conséquence, c’est que je ne pouvais pas rentrer à Bamako (où passe le même fleuve qu’à Mopti !!!) sans apporter du poisson ! L’évêque m’a alors donné 8-10 kgs de poissons séchés (qui ont embaumé ma valise pendant tout le voyage ! ) pour les remettre à des amis communs. Le voyage s’est fait en deux temps :
-         Premier temps sans problème entre Mopti et Ségou, où une communauté religieuse m’accueille volontiers. Cela m’a permis de me reposer, et d’envoyer des mails.
-         Deuxième temps, un peu plus compliqué : 8 h dans un car, en pleine chaleur pour faire 300 kms ! vu l’état de la route qui est toujours en chantier, vu trois contrôles d’identité, (avec complication pour les gens sans papier !), et vu une panne sérieuse dans le moteur qui nous a stoppés sur le bord de la route pendant deux heures ! (cela nous a permis d’admirer un imposant convoi de matériel militaire français, qui revenait du nord : preuve, -s’il en était besoin- du désengagement réel des forces Françaises !)
Me voilà donc, pour quelques jours à Bamako, pour me reposer, pour à nouveau « demander la route », pour la France, en préparant les valises !
2)      CETTE PAGE MALIENNE EST DONC LA DERNIERE avant de rejoindre la France, et de rencontrer, peut-être, certains d’entre vous. Merci de votre fidélité à me lire sur ce blog (à titre d’information : 4 388 pages ont été lues depuis octobre ). Comme prévu, je rentre donc « au frais » en Europe. Je pense que ça va me faire du bien ! En effet je me rends compte que je supporte plus diffcilement la grande chaleur qu’il y a 20 ans…. A cause du quoi ? du réchauffement de la planète ? du vieillisement (le mien !) ? Pourtant les conditions se sont améliorées, en particulier la climatisation dans chambre et bureau ! Mais le problème c’est que tout cela ne marche pas quand il y a des coupures de courant…et celles-ci sont de plus en plus nombreuses et plus longues ! Il reste la clim’ dans la voiture…mais on ne vit pas dans une voiture ! Je rentre donc, comme prévu, et pour une « période assez longue » diront certains,… pour 3-4 mois ! Une manière de terminer cette « année sabbatique non prévue ». Cela va être l’occasion surtout de faire quelques examens de santé, que je n’ai pas pu faire avant de partir en octobre dernier, et de refaire des examens (en espérant que j’aurai la moyenne, partout !)  avec quelques spécialistes !  Ajoutez à cela, quelques temps forts écclésiaux (comme Diaconia, ou rencontres de mouvements) , quelques visites en famille ou amis, quelques randos à Gavarnie ou ailleurs, deux semaines de vélo dans le Nord de la France, …. et il sera temps de refaire les valises, pour repartir en Août.

Les moutons( sur le toit) tendent la patte , pour indiquer le changement de direction: "Paris, c'est par où?"
Durant mon séjour, il est toujours possible de me joindre par mail,
ou par téléphone au  06 82 03 98 25 !
Bon été à chacune et chacun !

lundi 15 avril 2013

N° 16 : REVUE DE PRESSE

 le 16 avril 2013


Bonjour à chacune et chacun !
Cette page pour vous dire que tout va bien pour moi ! La vie suit son court à Bamako… vie ordinaire avec les faits de la vie ordinaire d’une ville africaine sous grande chaleur ! Le thermomètre se promène tous les jours entre 40 et 45 degrés ! Avec une telle température, nous les humains, nous nous promenons moins vite ! Du coup, cette page consiste surtout en une série d’articles parus dans la presse malienne ou internationale ! Bonne lecture !

Conditions de travail sur un site artisanal d'orpaillage !

VU DANS LA PRESSE MALIENNE : Source: L'Indicateur du Renouveau
L’orpaillage, cette pratique légendaire en pleine renaissance au Mali attire chaque jour des centaines de jeunes ruraux. En plus de ceux-ci, il enregistre également des professionnels qui abandonnent leur métier en plein jour au profit de ce secteur, jugé rentable. Un secteur qui menace de nos jours celui de l’agriculture dans notre pays.
L’orpaillage attire chaque jour des centaines de jeunes à la recherche d’une vie meilleure. Autrefois, c’était un secteur réservé aux jeunes ruraux, mais on enregistre ces dernières années l’adhésion d’autres couches comme des commerçants, des enseignants, des jeunes diplômés sans emploi et même des élèves qui commencent à abandonner le banc au profit de l’orpaillage.
S’y ajoutent les servantes qui investissent également ces zones d’orpaillage innombrable provoquant une rupture dans les grandes villes. C’est un véritable marché qui se constitue autour de ses sites aurifères où chacun tire son épingle du jeu comme il peut.
L’afflux des jeunes vers l’orpaillage est surtout précipité par la crise multiforme que traverse notre pays avec ses effets collatéraux, la monté croissante du chômage et la vie chère dans les grandes villes. Le départ des jeunes ruraux vers les sites d’orpaillage menace beaucoup de secteurs. Sur de grands chantiers, on signale la problématique des ressources humaines.
L’agriculture serait la première victime. Et pour cause. La plupart des villages se vident de leurs bras valides. Ils s’en inquiètent à quelques mois de l’hivernage. Il y a lieu de réformer au plus vite ce secteur au risque de voir s’installer la famine dans notre pays.
D’après des témoignages recueillis, les habitants des sites d’orpaillage sont surtout confrontés à des problèmes d’hygiène, de santé et d’accès à l’eau potable. Le taux de mortalité est surtout lié, témoigne un habitant, à l’absence d’eau potable disponible et des produits chimiques utilisés même dans la cuisine.
A noter que cette pratique légendaire dans notre pays menace de plus en plus l’activité des industries minières et des villages qui abritent les différents sites, qui font l’objet d’interminables menaces et d’attaques de la part des orpailleurs. La dernière en date est l’incident qui a causé la mort de plusieurs Maliens sur un site au Burkina Faso.
Ousmane Daou
Quatre sacs d'oignons sur un vélo! Essayez sans perdre l'équilibre, et pas question de dopage pour le cycliste!
EN DIRECT DEPUIS LE FORUM SOCIAL MONDIAL , début avril à Tunis :
La population malienne manifeste une reconnaissance assez unanime envers l’armée de l’ex-puissance coloniale qui a arrêté la progression des groupes islamistes en marche vers Bamako.  Aminata Traoré, femme politique altermondialiste, ex-ministre, écrivaine, est une grande voix du Mali. Elle est très critique envers le débarquement de la « grosse artillerie » française. Mais ne fallait-il pas protéger les populations ?, insiste-t-on.
« Je regrette que des nombreux militants se trompent de défi en continuant de soutenir une guerre qui est devenue une guerre de positionnement de l’ancienne puissance coloniale dans sa zone d’influence. Il n’y a  pas de question stricte de droits humains quand vous avez bafoué les droits économiques, les droits démocratiques et les droits sociaux d’un peuple, les seuls droits qui garantissent sa liberté et sa dignité. En réalité, le Mali n’intéresse personne en dehors de ses ressources naturelles et de sa position géostratégique très intéressante pour les puissances économiques et politiques du libéralisme mondial »        Aminata TRAORE



                                             
Message du MMTC (Mouvement Mondial des Travailleurs Chrétiens) pour le 1er Mai 2013 :
 « Tous ensemble pour faire progresser la justice et le dignité humaine »
Depuis 123 ans nous célébrons la fête du travail comme signe de solidarité avec tous les travailleurs à travers le monde. D’un monde du travail centré sur le capital et la mécanisation est-on enfin parvenu à un monde centré sur la personne humaine ? Le rapport 2004-2005 du Bureau International du Travail (BIT) fait de terribles révélations : sur les deux milliards huit cent cinquante millions de travailleurs et travailleuses dans le monde 49% gagnent moins de 2 dollars par jour et, parmi eux, 39 % moins de un dollar ! Deux cents millions d’hommes et de femmes sont sans emploi ! Aujourd’hui, la pauvreté s’est encore aggravée à travers le monde. Selon un rapport de l’OCDE, 60% des travailleurs ou travailleuses dans le monde n’ont pas de contrat et sont exposés à l’insécurité du travail.
L’année dernière de nombreux conflits du travail se sont produits à travers le monde. En Asie, aux Philippines, à Taiwan et en Indonésie des rassemblements de travailleurs et travailleuses ont exigé des augmentations de salaires. En Tunisie, en Egypte et au Moyen Orient ils ont réclamé des réformes économiques et des mesures pour l’emploi. A New-York et à Londres, au milieu d’une crise financière sans précédent, ils ont occupé les centres financiers de Wall Street et de la City pour s’opposer au pouvoir de l’argent. La crise économique a provoqué de vives réactions en Europe. En Grèce, en Espagne, au Portugal, en France la population s’est mobilisée pour dire non à l’austérité qui frappe de plein fouet les milieux ouvriers et populaires. Ainsi, de grandes manifestations ont eu lieu en Espagne sous le slogan: « on ne joue pas avec l’éducation et la santé des gens ». Au Portugal, l’Alliance des travailleurs (CGTP) s’est opposée à l’exploitation et à la paupérisation des travailleurs. Sous le slogan « changeons de politique », ils ont mené des actions nationales. Le monde vit sous la menace d’un effondrement de l’économie. Les travailleurs et les travailleuses en sont les premières victimes : ils sont licenciés des entreprises, subissent des réductions de salaires et sont forcés à effectuer de longues heures de travail. Les problèmes engendrés par la spéculation capitaliste et la crise économique ne peuvent être résolus à l’échelle d’un pays seulement. Face un capitaliste qui se joue des frontières, le monde du travail a besoin de s’unir à l’échelle mondiale et une démarche solidaire est absolument indispensable pour lutter contre un système inique et pour créer un monde plus humain.
Aujourd’hui, le grand problème sur lequel nous devons attirer l’attention est celui de la dérégulation et de la perte des droits sociaux fondamentaux. Sur cette question nous pouvons faire référence à la parabole « des ouvriers de la vigne » (Evangile de Saint Matthieu chap. 20) Le denier accordé à chacun des ouvriers correspond à ce « pain de ce jour » de la prière du Notre Père. Sans tenir compte du temps que chacun des travailleurs a passé dans la vigne, la justice de Dieu se manifeste dans le fait d’accorder à chacun le minimum nécessaire pour qu’il puisse mener une vie décente. Cette justice de Dieu que nous sommes invités à réaliser doit dépasser cette simple notion d’un salaire en fonction du travail effectué pour prendre en compte les réels besoins d’un travailleur et de sa famille. C’est là l’ébauche d’une société alternative. Ensemble construisons une société égalitaire où les licenciements économiques et les emplois instables n’existeront plus et où les besoins élémentaires, comme la santé, l’éducation, le logement seront garantis et gratuits. Les richesses de notre monde ne sauraient être la possession d’1% de privilégiés, mais doivent servir au bien-être de l’ensemble de l’humanité. Souhaitons que l’Eglise Catholique soit plus attentive au cri de tous ces travailleurs et travailleuses à travers le monde. Nos Mouvements de Travailleurs Chrétiens doivent constituer l’œil et l’oreille de notre Eglise pour lui faire connaître les souffrances et les discriminations dont les travailleurs et les travailleuses sont victimes. Cette année nous fêtons le 50ème anniversaire du Concile Vatican II. L’Eglise affirmait alors que le Concile était un instrument pour le monde et tous les hommes et les femmes : « les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur (…).La communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement solidaire du genre humain et de son histoire ». (Gaudium et spes)  Nous sommes donc appelés à transmettre le message d’espérance de Vatican II à tous ces travailleurs et à toutes ces travailleuses, catholiques, croyants d’une autre religion ou non croyants, tous ensemble unis dans un même combat pour faire progresser la justice dans le monde et la dignité de tous les êtres humains.
Que la célébration de cette cent vingt troisième fête du travail nous motive à poursuivre la lutte, avec tous ces hommes et toutes ces femmes et avec l’Eglise, pour construire ensemble un monde plus juste et plus fraternel.
Fête du Travail 1er mai 2013       Le mouvement de Corée : KA NO JANG et le Secrétariat du MMTC