dimanche 27 décembre 2015

N° 42 - PREMIERES TOURNEES AFRICAIN'JOC

sur les routes guinéennes

Bonjour à chacune et chacun !  En vous espérant en bonne santé, là où vous vivez !
Pour ma part, je vais bien. J’ai terminé l’année 2015, en commençant ma mission Africaine et en visitant deux pays voisins, dont je vous fais un bref récit ci-dessous :

-          Visite au Burkina :
o   13 heures en Bus avec une petite dizaine de contrôles, surtout autour de la frontière….et surtout que le lendemain, cette même frontière sera fermée pour 4 jours, à cause des élections présidentielles et législatives ! j’ai eu le temps d’avaler un livre !!!
avec Valérie et Noëllie, qui nous avaient accueilli à....Jérusalem !
o   Les élections présidentielles et législatives : elles se sont passées dans le calme. Pourtant, de l’avis de beaucoup, il y avait un réel risque que les perdants l’acceptent mal.  Tout s’est bien passé : « nous sommes un exemple de tolérance ! » disent les Burkinabés !
affiches électorales.....
......aux ronds points
  
o   Pendant deux semaines, j’ai sillonné les quartiers de Bobo et Ouaga en me déplaçant à l’arrière d’une moto : jamais fait autant de moto de ma vie ! Et en plus, en ville, il faut être sur le « qui vive » ! 
en  moto dans les rues de Bobo ou de Ouaga
Pendant ces deux semaines, j’ai pu rencontrer plein d’anciens de la JOC qui veulent relancer le mouvement, ainsi que des prêtres et religieuses qui en portent se souci seulement….mais sans passer aux actes ! Espérons un redémarrage pour le bien des jeunes ! Je n’ai pas rencontré de jeunes en équipes….car pour le moment, il n’y a aucune équipe de jeunes sur tout le pays… mais il y a plein de projets de lancement dans les mois à venir….. Espérons ! De toutes ces nombreuses discussions, je retiens pour vous, le souci des anciens de la JOC d’une ville comme Kaya (à 110 kms de Ouaga) : « Tout autour de Kaya, qui est une zone minière, il y a plein de petits sites d’orpaillage…. Là, on retrouve des centaines de jeunes qui ont quitté l’école, laissé leur travail pour certains, et qui ont entre 12 et 15 ans et qui travaillent là dans des conditions misérables, rêvant de tomber sur une pépite d’or, et au risque de leur vie. …qu’est ce que la JOC peut faire pour eux, pour leur offrir un avenir meilleur ?...car ils rêvent tous d’argent ! Quoi faire ? »  Cette réalité-là se retrouvent malheureusement un peu partout, au Mali, au Sénégal, en Guinée ! Oui ! Quoi faire ???
avec les anciens jocistes de Kaya
o   Bobo-Ouaga : 5 heures de bus ! = 18 h en tout pour rejoindre les deux capitales….et  le retour en 1h 10 par avion, mais sans voir le paysage et 15 fois plus cher ! Faut savoir ce qu’on veut !

-          Visite en Guinée, dans le diocèse de Nzérékoré, au sud du pays, près des frontières avec le Libéria et la Sierra Leone ….la région où sévissait Ebola, il y a un an !  C’est dans ce diocèse que se trouve la majorité des jocistes…et même le siège national, et aussi François-Xavier l’aumônier national de la JOC . Je suis parti en taxi-brousse de Bamako jusqu’à Siguiri à la frontière (en  6 heures). Déjà une belle épopée : imaginez une voiture normale Renault 21 en break : c’est ce qu’on appelle communément un « 9 places » ! Effectivement on était bien 9, mais sans compter le chauffeur, ça veut dire qu’on est 10 adultes (et parfois bien charpentés comme moi !) Faites le calcul, il y en a 3 devant (dont le chauffeur !) 4 sur la banquette du milieu, et 3 dans la banquette qui est dans le coffre ! Ca c’est pour les adultes, mais imaginez qu’on y ajoute 4 enfants (de 2-3 ans…l’âge où on pleure facilement !) qui sont là avec leur maman ! = au total nous étions 14 personnes dans la voiture + la radio à tue-tête….ça ne manque pas de charme ! Ah, j’oubliais les bagages : tous sur la galerie  (heureusement renforcée….car parmi les bagages, il y avait un moteur entier d’une autre voiture !). Bon, vous allez me dire qu’on est complet….effectivement on a roulé sans problème jusqu’à la frontière….où il faut tout décharger à la douane pour vérification….et tout recharger !
on charge la voiture (avec un moteur de rechange sur le toit ?) pour faire route vers la Guinée
Après la douane, surprise pour les 100 derniers Kms avant Siguiri : on a trouvé encore de la place pour deux hommes qui sont montés sur le toit, et sur les bagages, pour faire route avec nous !!!  Les mesures de sécurité ne sont pas les mêmes partout dans le monde !

-          A Siguiri, première grande ville de Guinée,  les responsables de la JOC m’attendaient avec une voiture de la Mission, car la suite, c’est un périple organisé de paroisse en paroisse pour rencontrer les groupes de JOC. On a commencé par faire 450 kms de piste et de très mauvaise piste dans la forêt guinéenne…. Ce jour-là, j’aurai fait 18 h de transport ! En arrivant (à 2h du matin) on trouve facilement le sommeil, après une bonne douche pour enlever la poussière !
piste guinéenne
les voitures disparaissent dans les trous faits par les camions à la saison des pluies
-          La JOC dans le diocèse : elle est très importante et bien vivante : environ 500 militants, répartis dans  13 paroisses. Nous en avons visité 8 !.... (je vous fais grâce du nombre d’heures de pistes, et des aventures à chaque fois !). Les jocistes sont tous des jeunes travailleurs : beaucoup de gars travaillent dans les métiers du bâtiment…(nous sommes dans une région riche en minerais, forêt, plantations d’hévéas, palmiers, café etc…) Nzérékoré est la 2ème ville de Guinée… il y a du travail….mais le courant électrique seulement de 18h à 24 h et cela un jour sur deux ! Imaginez un centre de formation professionnelle avec 1 200 élèves, où il n’y a pratiquement pas de matériel pour les travaux pratiques (en maçonnerie, mécanique auto, électricité, chaudronnerie…) ça existe !  J’ai visité un tel centre à Nzérékoré ! Heureusement, il y en avait un peu plus dans la section menuiserie !
ouverture de la porte sainte à Nzérékoré le 13 décembre
Les filles de la JOC sont couturières, coiffeuses, gargotières (cuisinières). A Diéké (à 7kms de la frontière avec le Libéria) se trouve une grosse usine de fabrique d’huile, de savons et de caoutchouc (près de 4 000 salariés en tout) C’est énorme de trouver une telle réalité après des heures et des heures de pistes poussiéreuses ! Dans toute cette région, on boit du « vin blanc » qui est en fait la sève du « bambou raphia »… ça a un goût, disons « particulier » ! A chaque visite, on a eu droit au cadeau traditionnel pour l’accueil de l’étranger (les noix de Kola + un billet de banque)…. (Parfois un billet de 10 000 francs Guinéens, ce qui équivaut à un peu plus qu’un (1) euro !.... autant vous dire qu’ici, on parle souvent en millions !!!) et au moment du départ, on nous offre, qui un beau coq, qui un canard, qui 20 litres de « vin blanc »…et on voyage avec tout ça dans la voiture !
en cadeaux : du vin blanc et un coq
visite dans une usine de traitement du Caoutchouc
cadeau traditionnel : remise des colas
  
-          Mon passage dans le diocèse m’a permis aussi de sentir les conditions de vie des prêtres qui doivent vivre avec de petits moyens. Tel prêtre d’une paroisse isolée, n’a même pas un vélo pour se déplacer ! Les prêtres reçoivent des honoraires de messe équivalents à 1 euro par jour = juste de quoi se payer un litre d’essence !!! Mais le courage ne manque pas ! Je pense à ces jocistes de la ville de Macenta (là où a commencé l’épidémie Ebola, et où il y a eu beaucoup de victimes, y compris un jociste qui était infirmier) et qui –avec l’appui de la Caritas locale- veulent participer à la « rééducation des enfants » qui ont perdu toute leur famille et qui n’ont plus goût à rien, y compris d’aller à l’école. Bravo la JOC qui continue de remettre des gens DEBOUT !
accueil à Péla
avec les jocistes de Nzérékoré
réunion dans la chapelle de Péla
    

réunion avec les jocistes de Diéké

-          Visite à Mopti :  Je suis retourné à Mopti pour y vivre les fêtes de Noël et du Nouvel an avec les amis. C’était l’occasion aussi de faire le bilan (avec les responsables JOC) d’une première année de fonctionnement du projet « Riz-JOC ». Le bilan financier est loin d’être équilibré, mais c’est normal avec une première année : 
o    où il a fallu embaucher de la main d’œuvre pour défricher le terrain et y construire des digues (ce qui est fait, ne sera pas à refaire !)
o   où on n’a pas pu avoir les bœufs à temps, pour tout labourer et bien préparer le terrain
o   où on n’a pas replanter sur tout le terrain (d’où rendement moindre sur la partie semée à la volée)
Mais les espoirs sont permis pour une 2ème année !

repas de Noël avec la famille DABOU  

Pour  terminer, je dis à chacune et chacun qui vient sur ce blog :
BONNE ET HEUREUSE ANNEE 2016 !
Ensemble, faisons gagner la Solidarité, la Justice et la Paix !

la forêt classée en Guinée
QUELQUES ARTICLES PARUS DANS LA PRESSE MALIENNE :
la séve d'hévéa qui fera le caoutchouc 
  


-          Depuis des années, de nombreux jeunes africains meurent de soif et de faim dans le désert ou se noient dans la méditerranée en courant vers l’Eldorado que représente l’Europe à leurs yeux. C’est cela le drame de l’émigration. Aujourd’hui, de jeunes leaders africains sont déterminés à jouer leur partition dans la prévention de ce drame par l’information et la sensibilisation. Et cela bien avant le sommet euro-africain sur la migration que La Valette (Malte) a abrité du 11 au 12 novembre 2015.
-          C’est ainsi qu’il est prévu à Bamako un Forum sous-régional sur l’immigration, l’emploi et le développement durable du 10 au 12 juillet 2016. Et cela à l’initiative de l’Agence pour la citoyenneté, le développement durable et la promotion des entreprises (ACDDPE). Créer des emplois pour faire face au fléau de l’émigration vers l’Occident ! Tel est le défi auquel les pays africains doivent faire aujourd’hui face en posant des actes pour l’émergence du développement durable.
-          Moussa BOLLY
avec François-Xavier, l'aumônier national JOC
le souvenir de Joseph CARDIJN (fondateur de la JOC en Belgique en 1925) est sur toutes les chemises jocistes
-          =
-          Encadré : un incendie tue 18 migrants maliens en Algérie
-          Dix-huit immigrants maliens, dont deux enfants, ont été tués et 37 autres blessés dans un incendie qui s'est déclaré mardi 24 novembre 2015 à 03H00 du matin dans un centre d'accueil à Ouargla, à 800 km au sud d'Alger. Selon plusieurs témoins, c'est l'explosion de plusieurs bonbonnes de gaz utilisées pour le chauffage qui a déclenché l'incendie. Les migrants maliens sont regroupés dans ce centre d'accueil en attendant leur rapatriement dans les prochains jours au Mali. 
-          «L’incendie s’est déclaré à 03h00 (02H00 GMT), tuant 18 personnes et en blessant 43 autres à Ouargla», a déclaré le colonel Farouk Achour, un Officier de la sécurité algérienne. «Il y avait plus de 600 personnes sur ce site, un hangar avec toutes les commodités mis à leur disposition par les autorités locales et aménagé par ces migrants», a expliqué le colonel Achour.

-          Une enquête a été ouverte par la police scientifique et la préfecture pour en déterminer les causes. L’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants subsahariens, supplantant la Libye en proie au chaos. Cet afflux a donné lieu à une hausse des comportements racistes, y compris des articles de presse, dénoncés par des ONG. En fin 2014, Alger a renvoyé dans leur pays environ 3.000 Nigériens après un accord avec Niamey.

fête diocésaine des amis de Kisito (ACE) le dimanche 27 décembre
célébration avec les Kisito

palmeraie
dates attendant leur traitement en usine.


    





































mercredi 25 novembre 2015

N° 41 : VIOLENCE PARTOUT.... POURQUOI ?

au Mali, tout se guérit !

Bonjour à toutes et à tous…. En vous espérant dans un climat de sérénité et de paix !
Pour ma part, je peux vous assurer que je vais bien,
.... même après être passé à Paris le lendemain de ce fameux vendredi 13 novembre, 
....et après avoir séjourné à Bamako y compris le vendredi 20…. Décidément !
Ceci dit, il faut bien continuer à vivre et ne pas céder à la généralisation de la peur !

Alors je continue la mission au service de la CIJOC.
-          =  Après 2 semaines et demie en Italie :
remise de ma lettre de mission par Monicah
o   Rome : j’ai travaillé avec Amélie et Monicah (permanentes CIJOC)  et Jules Bénévole, pour  vérifier les besoins des JOC d’Afrique et pour mettre au point la tournée dans une dizaine de pays. Ce fut aussi pour moi, l’occasion de « gouter » un peu  ce qu’est la vie dans cette maison, carrefour de l’international….. et de gouter aussi quelques glaces !
avec l'équipe de la CIJOC
o   Venise : j’ai pris un premier weekend de détente, en allant visiter Venise , avec des amis, pendant 2 jours. Une ville entièrement dédiée au tourisme…une ville sur l’eau , ça je le savais….mais une ville qui est un véritable labyrinthe de ruelles, avec pas moins de 240 petits (et quelques grands) ponts ! Il faut aimer la marche à pieds !





o   Brescia : j’ai continué mon séjour dans le nord de l’Italie en allant à Brescia pour visiter les responsables de la congrégation des « sœurs ouvrières » (qui sont à Mopti) et retrouver quelques visages connus. 
carrière de marbre dans la région de Brescia
dans une communauté avec des novices
avec une soeur du Burundi, devant les ruines romaines de Brescia

Soeurs ouvrières !
visages reconnus
Ce fut aussi pour moi l’occasion de découvrir que ce pays était aussi le pays de Battista MONTINI qui est devenu le pape Paul VI.
o   Assise : durant le second weekend, je suis parti en pèlerinage solitaire à Assise : une belle occasion de méditer la spiritualité de St François, et de découvrir le contexte de vie de ses premiers disciples.
première vue sur Assise
l'intérieur de la grande basilique

vue sur la grande basilique
-       =     Passage en Vendée : De retour de Rome, quelques jours en Vendée, pour vider et remplir des valises, saluer les amis et la famille….. puis 2 jours en montagne dans les Pyrénées, et j’ai pris le train  Lourdes-¨Paris.  Mes voisins les plus proches allaient sur la capitale pour rejoindre un parent gravement blessé la veille au soir au Bataclan. L’inquiétude se lisait sur de nombreux visages… les nombreux coups de téléphone étaient suivis de moment de silence et de tristesse et de gestes d’affection….. une ambiance particulière. Une nuit à Paris et j’ai repris l’avion pour le Mali.
     = Retour à Bamako :
o   J’ai commencé par m’installer à la cathédrale dans ma nouvelle chambre … petite mais climatisée. J’ai pu y déposer quelques affaires que je retrouverai lors de mes brefs passages dans la capitale (trois fois avant la mi-janvier, où je partirai pour une grande tournée)
o   Dans l’immédiat j’ai préparé les deux premiers voyages au Burkina et  en Guinée que je dois faire avant Noël….puis je reviendrai vers le 20 décembre à Bamako pour faire une conférence-débat  au grand séminaire de Bamako, sur les « mouvements d’action catholique »

CI-DESSOUS QUELQUES ARTICLES  POUR VOUS MONTRER UN PEU LE VECU DES MALIENS
On me dira que la région de Mopti n’est pas la seule région à risquer au Mali, car même à paris et à Bamako, les armes ont failli avoir raison sur la raison des humains. Mais ce qu’il faut peut-être noter, c’est le fait que Mopti soit une zone de repli des conflits du grand Nord, Mopti offre un relief plus propice au développement de la nouvelle façon de faire la guerre par des vrais « petits messieurs » à moto ou à pieds parmi nous. Mopti est la région où on pense trop investir dans le développement sans penser que ces investissements se sont transformés en villas à Bamako et dans les autres villes du Mali parce que les gestionnaires de ces projets de développement étaient des prédateurs, relais de la classe moyenne citadine qui venaient puiser dans le milieu rural.
Alors nous proposons :
- Les populations de Mopti doivent veiller et aider les forces en présence pour leur propre sécurité ;
- Un plan ‘’B’’ est toujours bon dans les villes et villages en créant des brigades de veille ;
- Au Mali : la réhabilitation du génie militaire pour la construction des ponts et barrages, routes, etc. pour le développement local réel et non un développement local prédateur (non prévu dans la nouvelle loi de programmation militaire du Mali) ;
- La MINUSMA : aller davantage vers la valorisation des projets sociaux durables et l’emploi des jeunes ;
- Les hommes politiques au vrai sens du mot : faire la politique pour réhabiliter les populations à la base (plus de 80% de la population malienne) qui se révolteront un jour plus qu’aujourd’hui pour inverser la tendance actuelle de la division internationale du travail : le travail rural doit prévaloir sur le travail des villes, c’est la seule voie de construction d’une paix durable.
Arrêtons de philosopher même si le monde sans philosophie n’existe pas et allons dire à nos dirigeants que nous voulons jouer notre partition dans la construction de la paix dans la région de Mopti, au Mali, en Afrique et dans le monde.

SDF               Source: Le Canard de la Venise

la vraie Venise, (Mopti étant la Venise du Mali)
Le 13 novembre dernier, le monde entier était stupéfait d’apprendre des attaques terroristes à Paris, la capitale française. Une semaine après (c’est-à-dire le 20 novembre), c’est Bamako, la capitale malienne à mille lieues, qui est frappée à travers une prise d’otages à l’hôtel Radisson Blu. Les bilans sont lourds. Si à Paris, les ennemis de Dieu ont ôté la vie à 130 personnes et des centaines de blessés, à Bamako, le bilan est de 21 morts et 7 blessés.
Les fanatiques religieux ont frappé fort. En l’espace d’une semaine, deux attaques sanglantes à Paris et à Bamako. Deux peuples attaqués par le même ennemi. Ce 13 novembre 2015, la France et le monde entier étaient sous le choc de l’horreur des attaques terroristes de la bande d’Abdelhamid Abaaoud, le cerveau présumé des attaques de Paris. Une semaine après, le projet funeste des djihadistes est projeté sur la capitale malienne. Ce vendredi 20 novembre, tôt le matin, l’hôtel Radisson est attaqué par des hommes lourdement armés qui prennent en otage des clients de l’hôtel. Les assaillants au nombre de deux ou trois, selon les premières versions, seraient arrivés à bord d’un véhicule muni d’une plaque diplomatique et ont ouvert le feu. Les occupants de l’hôtel sont estimés à près de 170 personnes. Craignant le pire, toutes forces (policiers, gendarmes et militaires) sont mobilisées. Elles sont aidées par les forces onusiennes, françaises, américaines pour venir à bout des forcenés qui, dans leur folie, ont exécuté des otages.
L’union sacrée indispensable
Le mode opératoire est identique. Armés de fusils d’assaut, les assaillants font irruption et tirent sur tout ce qui bouge. Objectif dans tous les cas, faire le maximum de victimes et créer la panique générale au sein des populations.
Depuis janvier 2013, date de lancement de l’opération Serval, la France et le Mali sont en guerre contre le terrorisme international. Cette opération de l’armée française avait permis de stopper l’avancée des djihadistes vers la capitale Bamako et sauver le Mali. Cette même opération a permis avec l’appui des Fama, des forces tchadiennes et onusiennes de chasser du territoire la horde de combattants d’Iyad Ag Ghaly, du Mujao, d’Aqmi etc. Un coup dur pour les forces obscurantistes qui voyaient déjà notre pays, le Mali devenir le premier état islamique, totalement sous leur contrôle. Iyad Ag Ghaly et ses alliés n’ont jamais avalé cette bérézina, à eux infligée par la France, les forces maliennes et leurs alliés et qui a mis fin à leur projet machiavélique .  Plus que jamais, les destins de ces deux nations sont scellés et résident dans leur ferme volonté de lutter et de vaincre le terrorisme sous toutes ses formes. Comme le disait François Hollande lors dans son discours devant la Fondation Chirac : « les terroristes veulent semer l’effroi, unissons-nous. Ils veulent voir la vie s’arrêter, alors vivons ! Vivons pleinement ».
Daouda T. Konaté                                                Source: Le Challenger


Tous les prophètes des religions révélées inscrivirent en lettres d’or le premier commandement d’Allah dans la mémoire collective des croyants. Ici au Mali, les incrédules foulent aux pieds toute parole divine. Une fois de plus, le sang coule à Bamako, au Radisson Blu, sous la houlette de deux fils de Satan au nez et à la barbe de l’autorité d’un vaste riche territoire immense de sa déshérence depuis 2012.
Ce vendredi noir, 20 Novembre 2015, à capella, les coqs réveillent les muezzins. Petit à petit, un brouhaha indescriptible étouffe lentement le calme nocturne et le gazouillement des oiseaux diurnes de divers espèces rares de la capitale du Mali.
Pendant que les premiers rayons du Soleil chassent naturellement la pénombre, un oiseau de mauvais augure survole à tire d’ailes Hamdallaye Aci 2000. Avec précision, le rapace atterrit aux environs de 06 h devant l’entrée principale de l’hôtel Radisson et prend comme par enchantement la forme d’une voiture diplomatique. Est-ce vrai ? En tout cas, les terroristes ouvrent le feu. Les détonations retirent des bras de Morphée les clients lève-tard du palace.
En ce jour saint, les Maliens, à peine remis de leur sommeil et, subsidiairement, de l’attaque du bar-restaurant La Terrasse il y a de cela  huit mois, la prise d’otages dans un l’hôtel huppé de Sévaré quelques semaines plus tard et tout récemment l’attentat à la gare routière de Sogoniko, les paisibles Bamakois devinent alors avec stupeur, par voie de presse, le crépitement d’armes automatiques et de guerre à l’hôtel Radisson Blu.
Ce matin-là, en deux temps trois mouvements bref, deux mécréants neutralisent facilement les éléments sans doute endoloris du service de sécurité. Ils pénètrent avec fracas dans l’hôtel sans coup férir. Leurs armes, toujours au poing, crachent sans discontinuer de la braise ardente, mortelle à tous les coups. En un clin d’œil, ils mettent tous les clients et l’ensemble du personnel aux pas. Ensuite, c’est l’accalmie avec à la clé trois cadavres d’entrée de jeu. A l’intérieur, d’autres personnes allongent la liste noire d’innocentes victimes.
Alertée, l’autorité envoie ipso facto les meilleurs éléments des forces de sécurité et de défense. Sur place, c’est la débandade avant l’arrivée, en guise de renfort, des éléments de la Minusma, de la France et du gendarme du monde, les États-Unis d’Amérique.
Enfin, bref ! Les éléments de la fameuse Force spéciale du Mali, les meilleurs parmi leurs pairs, épaulés par des policiers de choc, des gendarmes aguerris et des soldats à peine requinqués, affirment les langues pendues, (au total plus d’une centaine d’hommes de tenue) arrivent aux environs de 07 h sur le lieu du crime, lourdement armée mais dépourvus de matériel didactique. Pour la circonstance, ils ne détiennent pas même le plan de l’hôtel Radisson Blu, à fortiori une sonde, ce radar indispensable pour le repérage des impies lorsqu’ils se barricadent dans leur dernier retranchement.   Qui plus est, ils savent à peine où donner de la tête. Leurs chefs courent, par-ci, par-là, pour collecter, de-ci, de-là, des informations peu hétéroclites. Plus grave, ils ignorent le nombre exact de mécréants qu’il faille mettre hors d’état de nuire à l’intérieur du lieu du sinistre. C’est le flou artistique dans ce milieu qui leur est hostile faute d’exercice, d’entrainement pour ce genre d’opération périlleuse.
N’eût été le guide éclairé du maître d’hôtel du jour, il serait difficile aux éléments de la Force spéciale du Mali d’investir le palace des nantis venus d’ailleurs. Ce jour-là, il fallait les voir progresser pour se rendre compte que cette force-ci manque cruellement de ressources humaines en matière de prise d’otages. A preuve ! D’emblée, ils lambinent pendant des heures avant de donner l’assaut.
Plus grave, une demi journée, plus précisément 10 h d’horloge leur furent nécessaires pour enfin parader en héros. C’est ce que l’autre appelle «faire de la récupération». Là où les diligents éléments des forces amies regagnent discrètement leur base en bons hommes de métier : mission accomplie sans la moindre bavure !

En réalité, le travail assez bien fait après plus d’une vingtaine de morts –abattre deux mécréants, seulement deux brebis égarées- relève de quelle force ? Celle de la Minusma sur la touche, des Maliens, des Gia ou du redoutable groupuscule de la perspicace Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) de la France, venus spécialement du Burkina Faso -si loin- pour soulager tout les Maliens et les étrangers en une petite heure ?
En tout cas, les éléments de la force dite spéciale du Mali n’avaient en face d’eux que deux mécréants hardis qui les tinrent en respect, presque en échec, pendant une demi journée. C’est très grave. Surtout lorsqu’il s’agit de cautionner sans sphincter que la mort en règle des deux terroristes découle de leur bravoure et leur savoir-faire. Certainement, il n’est est rien.
En tout cas, tout va se savoir. Car, la salive va bientôt couler à flots pour que personne n’ignore ce qui se dit tout bas au grin: «IBK travaille en toute confiance avec de très nombreux médiocres». Les reconnaît-il ? Que non !
Mais, d’où viennent donc ces deux mécréants qui tuèrent froidement pour rappeler la présence discrète de terroristes dans la capitale du Mali, le Sahel ? Au nom de quel dieu, ces taciturnes massacrent-ils des croyants d’autres religions outre que celle des adeptes du culte de Satan, le grand maître de l’Enfer ?
Toutes les religions révélées édictent aux croyants d’observer et faire observer scrupuleusement le premier commandement du Tout-Puissant, l’Unique, le Maître de la Terre et de l’Univers : «Tu ne tueras point». Les fils de Satan s’en fichent éperdument.
Au grand malheur des Maliens…
Source: Le Témoin

A LA PROCHAINE !