PARTIR
EN MISSION……COMME FIDEI-DONUM ! Pourquoi ? Comment ?
Fidei-Donum : qu’est-ce que c’est ? C’est une expression
latine, qui correspond aux deux premiers mots d’une encyclique (lettre) du Pape
Pie XII en 1957. En traduction littérale, cela veut dire « Don de le
Foi ». Concrètement cette lettre
donnait alors la possibilité à chaque évêque d’Europe de prêter un prêtre de
son diocèse, pour un autre diocèse du tiers-monde. Cela a permis de donner une
dimension missionnaire complémentaire à celle transmise par les instituts « consacrés aux
Missions » (comme on disait) c'est-à-dire « les Pères Blancs,
Missions étrangères de Paris, Missions Africaines de Lyon et »
Depuis 55 ans, le monde a bien évolué…et l’Eglise aussi ! Il y a
eu surtout le concile Vatican 2, qui a permis aux évêques du monde entier de se
rencontrer. Les échanges se sont multipliés. Les moyens de transport se sont
améliorés et popularisés, en particulier les voyages en avion.
L’Eglise du Mali est jumelée avec le diocèse de Montpellier, et depuis
plus de trente ans, des échanges de prêtres, religieux-ses, laïcs sont
« monnaie courante ». Le diocèse de Luçon (Vendée) n’est pas en
reste. En 1977, Olivier GAIGNET fut le premier à s’élancer vers ce pays qui
m’était inconnu alors. Mais je lisais avec beaucoup d’intérêt ses lettres
circulaires et ce qu’il disait de la JOC du Mali qui rassemblait Chrétiens et
Musulmans dans un même mouvement. Une démarche qui me paraissait totalement étonnante.
Il résidait sur le diocèse de Bamako, la capitale. Puis Laurent SACHOT l’a
rejoint dans un autre diocèse, celui de Ségou. Il est rentré en Vendée en 1988.
A mon tour, je suis parti en 1989, puis Jean BUTON a pris la suite en 1996,
enfin Bernard RICHARD en 2002. Tous dans le cadre de «contrat Fidéi-Donum»,
contrat de 2 ou 3 ans, renouvelable une ou deux fois. Toujours dans un esprit
de « donner-recevoir » ; toujours avec la volonté de développer
des « échanges dans les deux sens », entre la Vendée et le Mali.
Grâce à la présence de ces Fidéi-Donum, de nombreuses personnes, des
associations (comme Soli-Mali, Vendée-Afrique, et d’autres) ont visité, écouté,
compris et aimé la vie des Maliens dans des villes ou dans la brousse… Des
évêques même ont participé à l’échange : Mgr François GARNIER est venu
passer une semaine au Mali en novembre 1994 et a participé au pèlerinage
national; inversement, Mgr Georges FONGHORO (évêque de Mopti) est venu par deux
fois en Vendée pour visiter amis et connaissances.
Depuis le retour définitif de Bernard RICHARD vers 2006, il n’y a plus
de prêtre Fidéi-Donum vendéen au Mali. L’Eglise du Mali vit quand
même !....et celle de Vendée aussi ! Mais nous sommes plusieurs à
penser qu’il y a un manque quelque part. Aussi cette idée « d’échange
Fidéi-Donum dans les deux sens = Comprenez : un prêtre Malien vient en
Vendée pendant qu’un prêtre Vendéen part au Mali » est venue germer dans
ma tête et dans mon cœur, et a retenu mon esprit depuis plusieurs années !
Même avant de partir comme aumônier général de la JOC en 2006. !!!
Cette idée s’est renforcée au cours de mon mandat à Paris, grâce aux
nombreux voyages dans différents diocèses du Nord-Est puis du Sud-Est de la
France ! J’ai vu que de nombreux prêtres Africains ou Asiatiques étaient
là, et trop souvent « appelés pour pallier à l’absence de prêtres
autochtones » ! La situation ne me semble pas heureuse, et pour
plusieurs raisons : ça pourrait faire croire que l’Eglise de France n’a
plus « rien à donner », en personnel (et bientôt en
finances ???) : ce qui est Faux ! …Et puis ça pourrait faire
croire que l’Eglise ne se construit pas, ne se développe pas, s’il n’y a pas de
prêtre ! Ce qui est Faux, encore ! Je viens d’en vivre –à nouveau-
une preuve, s’il en étant besoin, en accompagnant une session de responsables
et trésoriers de la JOC du Sud-Est de la France : l’Eglise se construit
avec des jeunes de milieux populaires et/ou ouvriers, et ceci grâce au
témoignage d’autres jeunes de leurs milieux.
L’ « entre-eux, par eux et pour eux », si cher aux
fondateurs de la JOC.
Pour remettre en valeur cette notion « d’échanges entre
Eglises-sœurs dans une communion universelle », je me suis dit que je
pouvais peut-être encore apporter ma pierre, malgré mon âge !
Aussi, au moment de voir venir la fin de mon mandat, je reconnais que
j’ai pris contact avec les deux évêques de Mopti (Georges FONGHORO) et de de
Luçon (Alain CASTET) pour leur demander si cet « échange de Fidéi-Donum
dans les deux sens » était encore d’actualité. Avec leur réponse positive,
les échanges ont pu commencer à se préparer, c’est ainsi que Sylvain SOMBORO,
alors vicaire à Barapireli (diocèse de Mopti, au Nord du Mali) a commencé à
chercher son visa long séjour ; l’épreuve avec le consulat de France à
Bamako ! Il a fallu plusieurs mois pour que ce visa soit obtenu et Sylvain
arrivé à la mi-novembre, a été nommé à l’équipe pastorale des Herbiers. Il est
venu pour un premier contrat de trois ans.
Au début novembre 2011, Mgr Alain CASTET m’a aussi écrit une
lettre : « Après avoir consulté
mon conseil épiscopal et Mgr Georges FONGHORO, j’accepte volontiers que vous
vous mettiez au service du diocèse de Mopti comme prêtre Fidéi-Donum, au terme
de votre mandat national. Les circonstances permettant que cette mission
nouvelle s’accomplisse dans le cadre d’un échange avec le diocèse de Mopti, je
ne doute pas que nos deux diocèses en seront profondément enrichis.»
Fort de cela, je me prépare doucement dans ma tête, dans mon cœur, tout
en vivant d’abord le moment présent….et en allant voir de temps en temps sur « Malijet »
ou « afribonemali.com » l’actualité du Mali, en particulier celle du
Nord, à nouveau en ébullition.
Merci de vos encouragements divers à l’annonce de cet envoi en Mission.
(texte
écrit en Mai 2012)
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