mercredi 18 mai 2016

N° 47 : DERNIER LONG SEJOUR AU MALI

marchons avec joie et en couleurs !
De retour au Mali début avril, je suis en train d’y vivre mon dernier « long séjour » : presque 2 mois, qui se sont répartis comme suit :

c'est l'époque des mangues: Emmanuel vous en propose une brouette...à bon prix !
-      8 jours de retraite à Ségou : En allant vers le nord (à Mopti) j’ai fait halte  à Ségou dans la communauté religieuse où je m’arrête souvent pour prendre un café ou une bière…cette fois-ci, j’y suis resté une semaine entière pour un temps prolongé de réflexion et de prière. J’en ai profité pour m’atteler à un « livre-monument », de Joseph MOINGT, intitulé «  croire au Dieu qui vient ». C’est seulement le tome 1 et il fait 600 pages, en petit caractère !!! Un peu difficile à avaler, je le reconnais ! Est-ce cela qui m’a fatigué ?  je ne sais pas…. Mais en arrivant à Mopti, il m’a fallu…
Chez les soeurs, j'ai aussi fêté le passage aux 67 ans
avec quelques amis
photo de famille
…8 JOURS en « repos forcé » que j’ai passé à Sévaré, chez les « sœurs de Jésus  Ouvrier », qui habitent à 300 mètres de l’hôpital géré par la Mission, et qui m’ont choyé, pour que je retrouve la forme, et me débarrasse du Palud + Typhoïde + hypo-glycémie + chute de tension (à 8/6 !)…. Le bonhomme n’en menait pas large !!!
rien à ajouter.....c'est "l'essence même" ....de notre foi !?
-      Fête du 1° Mai avec la JOC. J’avais juste retrouvé la forme (pas olympique encore, car la grosse chaleur fatigue beaucoup !), pour accompagner les jocistes à leur fête diocésaine, que j’ai bien appréciée. Ils étaient environ 70 jeunes, et la fête était vraiment conduite par eux !
photo du rassemblement JOC
-      Lancement et suivi d’un chantier nouveau à Bignat-ville. Pendant trois bonnes semaines, j’ai vécu au rythme « d’un chef de chantier qui surveille les travaux ». En effet, avec l’aide financière de certains amis, on a pu s’engager à « sauver un terrain et une maison d’habitation » de la montée régulière des eaux du Niger. Depuis 15 ans, l’érosion est telle, qu’une famille amie a perdu le tiers de son terrain, et que l’eau du fleuve (à la saison des pluies) arrive à moins d’un mètre de la porte de la maison ! La construction d’une digue protectrice s’imposait, mais impossible de l’envisager sans financement extérieur. Pendant 15-20 jours, je suis venu m’asseoir sous les manguiers, pour lancer les travaux et voir leur avancée. De temps en temps, je prenais bien la pelle, mais je ne tenais pas longtemps par des 40°45° à l’ombre ! Ce temps m’a permis de me plonger dans plusieurs livres, tout en admirant les activités des uns et des autres au bord du fleuve, tout en constatant le courage des travailleurs Maliens…. Et aussi de me plonger carrément dans les eaux chaudes du Niger (plus propre que le Bani qui passe devant la Mission à Mopti !)
Luc indique le niveau qu'il faut combler (et qui a été emporté par le fleuve !)
le sable est déchargé de la pirogue
le chantier fait la joie des enfants
début de la tranchée et du chantier
le gravier doit être transporté en camion et traverser le fleuve !
ENTENDU A LA RADIO ET LU DANS LA PRESSE LOCALE :
un petit motoculteur (venant des Essarts) a traversé le Niger, pour le projet RIZ-JOC

Fin Avril, j’entends une radio internationale  se réjouir parce que « sur les 100 personnes les plus influentes dans le monde, retenues par le Time, il y avait …  trois Africains ! » (article ci-dessous), et parmi les trois :
-       Une jeune Gambienne qui vit en Amérique du Nord
-       Un prêtre Erythréen qui vit en Italie
Ces deux-là ont eu tout le soutien médiatique que l’on connait dans les pays du Nord, pour se faire connaitre et reconnaitre !. Cela n’enlève rien à l’importance de leur combat, çà va de soi  !
-       Il n’en reste qu’UN SEUL sur le sol Africain !

« Trois seulement ? ou même UN SEUL ? »  me suis-je écrié ?  « N-y a-t-il pas plus d’Africains qui méritent qu’on les reconnaisse, comme des  bougeurs de planète ou au moins de leur continent ? Comment se fait-il qu’on ne reconnaisse pas le travail et le courage des Africains qui font  changer les mentalités. CAR IL Y EN A !
Que l’on n’en trouve pas dans la classe politique, n’est pas étonnant…..et c’en est d’autant plus dramatique !
Mais que l’on n’en trouve pas dans la société civile….pose question !  Pourquoi ne les reconnait-on pas ? Parce qu’ils sont trop silencieux ? Pas assez actifs ? pas assez performants ?....ou trop loin des USA et son journal le « Time » ?
C’était mon simple avis, en cette période de chaleur où on s’énerve facilement !
Luc attache son âne, surnommé "Coumély"  (tiens donc!)

Comme chaque année, le magazine américain Time vient de publier la liste des 100 personnes les plus influentes dans le monde. Parmi elles, trois Africains, tous issus de la société civile : le docteur Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du Congo ; la jeune Gambienne Jaha Dukureh, fondatrice d'une association de lutte contre l'excision ; et un prêtre érythréen, Mussie Zerai, qui aide les migrants qui essaient de rejoindre l'Europe.
Le docteur Denis Mukwege est le plus connu des trois. Son travail auprès des femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du Congo est salué depuis des années dans le monde entier. Il a d'ailleurs reçu l'année dernière le prix Sakharov au Parlement européen pour cet engagement sans faille. Dans le portrait qui accompagne la liste, on peut lire : avec sa voix calme et son sourire, Denis Mukwege est devenu un sanctuaire dans la guerre oubliée qui se joue dans la région.
Le magazine américain a également distingué la jeune Gambienne Jaha Dukureh. Le Time a même choisi de la placer dans la catégorie « Leader ». Celle dans laquelle on croise Barack Obama, François Hollande, Vladimir Poutine, Angela Merkel, les dirigeants chinois, turc et nord-coréen ou encore Christine Lagarde, la directrice du Fonds monétaire internationale.
Jaha Dukureh et la question de l'excision
Il faut noter qu'aucun dirigeant africain ne fait partie de la liste. Les trois personnalités du continent sont toutes issues de la société civile. A l'image donc de Jaha Dukureh. Excisée lorsqu'elle était enfant, elle consacre aujourd'hui toute sa vie à lutter contre ces mutilations. Elle a lancé une pétition l'année dernière sur Internet, obtenu plus de 220 000 signatures... assez pour que le président américain décide de se pencher sur la question.
Le combat de Jaha Dukureh a surtout conduit le chef de l'Etat gambien a annoncer l'interdiction de l'excision dans le pays alors que la pratique était largement répandue. Les trois quarts des femmes étaient concernées mais, depuis quelques mois, ceux qui imposent des mutilations sexuelles risquent jusqu'à trois ans de prison et 1 300 dollars d'amende.  
Mussie Zerai et le drame des migrants
Enfin, le Time magazine a aussi placé dans son classement le prêtre érythréen Mussie Zerai. Ce dernier a fui son pays à l'âge de 17 ans et aujourd'hui, de l'Italie où il est installé, il aide les migrants qui comme lui viennent chercher une vie meilleure en Europe. Mussie Zerai, les passagers des canots connaissent son numéro de téléphone et l'appellent en cas de problème. Le prêtre catholique se charge ensuite de transmettre les coordonnées des bateaux aux garde-côtes pour que les migrants puissent être secourus.
« Quand je reçois un appel de détresse de la mer Méditerranée, depuis 15 ans, je collecte toutes les informations : combien de personnes se trouvent à bord, quelles sont les conditions météo, où se trouve le bateau exactement, témoigne le prêtre. Puis je téléphone aux garde-côtes italiens pour qu'ils viennent les secourir. Mon numéro passe d'une main à l'autre, il circule sur les réseaux sociaux, même sur des radios dans notre langue. Depuis dix ans, mon téléphone est devenu un téléphone public ! Et de conclure : J'essaie de sauver les vies de ces gens, voilà ce que je fais.


j'en ai aussi profité pour "passer mon permis bateau"! (valable uniquement sur le Niger!)
baignade dans le Niger avec quelques jocistes

c'est aussi l'époque de la récolte des oignons....

et de leur transport en pirogues ou en camions

Emmanuel et sa grande soeur Rosine, vous disent "Bonne route!)