marchons avec joie et en couleurs ! |
De retour au Mali début avril, je
suis en train d’y vivre mon dernier « long séjour » : presque 2
mois, qui se sont répartis comme suit :
c'est l'époque des mangues: Emmanuel vous en propose une brouette...à bon prix ! |
- 8 jours de retraite à Ségou : En allant vers le nord (à Mopti) j’ai fait halte à Ségou dans la communauté religieuse où je
m’arrête souvent pour prendre un café ou une bière…cette fois-ci, j’y suis
resté une semaine entière pour un temps prolongé de réflexion et de prière.
J’en ai profité pour m’atteler à un « livre-monument », de Joseph
MOINGT, intitulé « croire au Dieu qui vient ». C’est seulement le
tome 1 et il fait 600 pages, en petit caractère !!! Un peu difficile à
avaler, je le reconnais ! Est-ce cela qui m’a fatigué ? je ne sais pas…. Mais en arrivant à Mopti, il
m’a fallu…
- Fête du 1° Mai avec la JOC. J’avais juste retrouvé la forme (pas olympique encore, car la
grosse chaleur fatigue beaucoup !), pour accompagner les jocistes à leur
fête diocésaine, que j’ai bien appréciée. Ils étaient environ 70 jeunes, et la
fête était vraiment conduite par eux !
photo du rassemblement JOC |
- Lancement et suivi d’un chantier nouveau à Bignat-ville. Pendant trois bonnes semaines, j’ai
vécu au rythme « d’un chef de chantier qui surveille les travaux ». En
effet, avec l’aide financière de certains amis, on a pu s’engager à
« sauver un terrain et une maison d’habitation » de la montée
régulière des eaux du Niger. Depuis 15 ans, l’érosion est telle, qu’une famille
amie a perdu le tiers de son terrain, et que l’eau du fleuve (à la saison des
pluies) arrive à moins d’un mètre de la porte de la maison ! La
construction d’une digue protectrice s’imposait, mais impossible de l’envisager
sans financement extérieur. Pendant 15-20 jours, je suis venu m’asseoir sous les
manguiers, pour lancer les travaux et voir leur avancée. De temps en temps, je
prenais bien la pelle, mais je ne tenais pas longtemps par des 40°45° à
l’ombre ! Ce temps m’a permis de me plonger dans plusieurs livres, tout en
admirant les activités des uns et des autres au bord du fleuve, tout en
constatant le courage des travailleurs Maliens…. Et aussi de me plonger
carrément dans les eaux chaudes du Niger (plus propre que le Bani qui passe
devant la Mission à Mopti !)
Luc indique le niveau qu'il faut combler (et qui a été emporté par le fleuve !)
|
un petit motoculteur (venant des Essarts) a traversé le Niger, pour le projet RIZ-JOC |
Fin Avril, j’entends une radio
internationale se réjouir parce que
« sur les 100 personnes les plus influentes dans le monde, retenues par le
Time, il y avait … trois
Africains ! » (article ci-dessous), et parmi les trois :
-
Une jeune Gambienne
qui vit en Amérique du Nord
-
Un prêtre
Erythréen qui vit en Italie
Ces deux-là ont eu tout le soutien
médiatique que l’on connait dans les pays du Nord, pour se faire connaitre et
reconnaitre !. Cela n’enlève rien à l’importance de leur combat, çà va de
soi !
-
Il n’en
reste qu’UN SEUL sur le sol Africain !
« Trois seulement ? ou même UN SEUL ? » me suis-je
écrié ? « N-y a-t-il pas plus
d’Africains qui méritent qu’on les reconnaisse, comme des bougeurs de planète ou au moins de leur
continent ? Comment se fait-il qu’on ne reconnaisse pas le travail et le
courage des Africains qui font changer
les mentalités. CAR IL Y EN A !
Que l’on
n’en trouve pas dans la classe politique, n’est pas étonnant…..et c’en est
d’autant plus dramatique !
Mais que l’on
n’en trouve pas dans la société civile….pose question ! Pourquoi ne les reconnait-on pas ? Parce
qu’ils sont trop silencieux ? Pas assez actifs ? pas assez
performants ?....ou trop loin des USA et son journal le
« Time » ?
C’était
mon simple avis, en cette période de chaleur où on s’énerve facilement !
Luc attache son âne, surnommé "Coumély" (tiens donc!) |
Comme chaque année, le
magazine américain Time vient de publier la liste des 100 personnes les plus
influentes dans le monde. Parmi elles, trois Africains, tous issus de la
société civile : le docteur Denis Mukwege, qui soigne les femmes victimes de
viols dans l'est de la République démocratique du Congo ; la jeune Gambienne
Jaha Dukureh, fondatrice d'une association de lutte contre l'excision ; et un
prêtre érythréen, Mussie Zerai, qui aide les migrants qui essaient de rejoindre
l'Europe.
Le docteur Denis Mukwege est le plus connu des trois. Son travail
auprès des femmes victimes de viols dans l'est de la République démocratique du
Congo est salué depuis des années dans le monde entier. Il a d'ailleurs reçu
l'année dernière le prix Sakharov au Parlement européen pour cet engagement
sans faille. Dans le portrait qui accompagne la liste, on peut lire : avec sa
voix calme et son sourire, Denis Mukwege est devenu un sanctuaire dans la
guerre oubliée qui se joue dans la région.
Le magazine américain
a également distingué la jeune Gambienne Jaha Dukureh. Le Time a même choisi de
la placer dans la catégorie « Leader ». Celle dans laquelle on croise Barack
Obama, François Hollande, Vladimir Poutine, Angela Merkel, les dirigeants
chinois, turc et nord-coréen ou encore Christine Lagarde, la directrice du
Fonds monétaire internationale.
Jaha Dukureh et la question de l'excision
Il faut noter qu'aucun
dirigeant africain ne fait partie de la liste. Les trois personnalités du
continent sont toutes issues de la société civile. A l'image donc de Jaha
Dukureh. Excisée lorsqu'elle était enfant, elle consacre aujourd'hui toute sa
vie à lutter contre ces mutilations. Elle a lancé une pétition l'année dernière
sur Internet, obtenu plus de 220 000 signatures... assez pour que le président
américain décide de se pencher sur la question.
Le combat de Jaha
Dukureh a surtout conduit le chef de l'Etat gambien a annoncer l'interdiction
de l'excision dans le pays alors que la pratique était largement répandue. Les
trois quarts des femmes étaient concernées mais, depuis quelques mois, ceux qui
imposent des mutilations sexuelles risquent jusqu'à trois ans de prison et 1
300 dollars d'amende.
Mussie Zerai et le drame des migrants
Enfin, le Time
magazine a aussi placé dans son classement le prêtre érythréen Mussie Zerai. Ce
dernier a fui son pays à l'âge de 17 ans et aujourd'hui, de l'Italie où il est
installé, il aide les migrants qui comme lui viennent chercher une vie
meilleure en Europe. Mussie Zerai, les passagers des canots connaissent son
numéro de téléphone et l'appellent en cas de problème. Le prêtre catholique se
charge ensuite de transmettre les coordonnées des bateaux aux garde-côtes pour
que les migrants puissent être secourus.
« Quand je reçois un
appel de détresse de la mer Méditerranée, depuis 15 ans, je collecte toutes les
informations : combien de personnes se trouvent à bord, quelles sont les
conditions météo, où se trouve le bateau exactement, témoigne le prêtre. Puis
je téléphone aux garde-côtes italiens pour qu'ils viennent les secourir. Mon
numéro passe d'une main à l'autre, il circule sur les réseaux sociaux, même sur
des radios dans notre langue. Depuis dix ans, mon téléphone est devenu un
téléphone public ! Et de conclure : J'essaie de sauver les vies de ces gens,
voilà ce que je fais.
j'en ai aussi profité pour "passer mon permis bateau"! (valable uniquement sur le Niger!) |
baignade dans le Niger avec quelques jocistes |
c'est aussi l'époque de la récolte des oignons.... |
et de leur transport en pirogues ou en camions |
Emmanuel et sa grande soeur Rosine, vous disent "Bonne route!) |
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