mercredi 24 octobre 2012

N° 2 : SUR LA ROUTE DE MOPTI



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LES DERNIERES NOUVELLES :
Eh oui, j’ai pris le risque d’aller jusqu’à Mopti ! Profitant que deux prêtres et un séminariste stagiaire voyageaient mercredi dernier (le 17)  en car, je me suis joins à eux pour faire le voyage. Je n’étais même pas le seul blanc dans le bus. Il y avait une Française, qui apparemment voyageait seule. Elle rejoignait une amie Européenne vivant à Mopti depuis 10 ans !  Le voyage s’est passé « sans problème »…ou presque. Pour 9 000 cfa (13-14 euros) je vous assure qu’on en a pour son argent ! Avec un départ prévu à 6 h 30, et qui part à 7h, on est arrivé à …17h 30 à Sévaré (à la porte de Mopti) en s’arrêtant une demi-heure pour manger ! Heureusement que le car était climatisé et « relativement confortable ». Le gros problème, c’est que la route est  en réfection ; bientôt (quand ?) il devrait y avoir une 2X2 voies entre Bamako et Ségou…mais en attendant on roule dans un chantier pendant 200 kms sur des pistes boueuses ou poussiéreuses (c’est selon !). Et comme un pneu a éclaté (à l’arrière heureusement), on s’est arrêté pendant une heure supplémentaire pour réparer. Le voyage m’a permis d faire mieux connaissance avec Henri DOUYON qui est un jeune prêtre faisant partie de l’équipe de MOPTI  et qui sera mon collègue pour l’apostolat des Laïcs, puisqu’ il est l’aumônier des amis de Kisito (équivalent ACE) et de la CEC (équivalent JEC) ;  et aussi de Barthélémy (25 ans) qui est séminariste-stagiaire à Sévaré, (même paroisse que Mopti). Ils sont 6 stagiaires comme lui (donc 6 séminaristes de 5ème année) sur le diocèse. Il y en a un dans chaque paroisse, et même deux dans une paroisse !!  Ils sont 17 au grand séminaire, toujours pour ce même diocèse de Mopti, et 5 au moyen séminaire (niveau Lycée) ; Il y a aussi 36 filles dans les diverses maisons de formation de religieuses (comme novices, ou pré-novices), et une quarantaine dans les groupes vocationnels sur les paroisses ! Ca fait rêver !!!





avec Soeur  Denise (originaire du Burkina)
Arrivé à Sévaré, j’ai rejoint l’assemblée des prêtres et religieuses du diocèse en session pour trois jours, et j’ai vécu une journée avec eux. Cela m’a permis de faire connaissance avec les uns ou les autres, de retrouver quelques visages connus, mais surtout de découvrir de nouveaux visages ! La plupart sont des jeunes ! Pas d’hésitation : après la Sœur Isabelle (Espagnole) 75 ans et présente depuis 49 ans dans le diocèse, je suis le plus vieux de l’assemblée ! Une belle assemblée de 50 personnes : 
-25 hommes : 14 prêtres Maliens + 6 Stagiaires Maliens
                                       3 prêtres dits « Pères Blancs » et qui sont Africains (Congolais, Kenyan, Zimbabwe) + 2 Stagiaires (Rwandais et Congolais)
-25 religieuses, jeunes pour la plupart, membres de 6 congrégations différentes (3 du Burkina, Une du Mali, Une du Nigéria…. Et Une d’Espagne où se retrouvent 2 sœurs Espagnoles et 2 sœurs Colombiennes = ce sont les 4 seules « peaux blanches », (les « toubabou » comme on dit au Mali) de l’assemblée !
Cette journée avec eux m’a permis de « sentir l’ambiance » :
-          Nous avons passé beaucoup de temps à entendre des partenaires du développement : l’enseignement catholique, avec des problèmes particuliers avec des élèves et des enseignants  déplacés à cause de la « crise du Nord », des responsables de la Caritas (Secours catholique) , et de la C.R.S. (Organisme de l’église des USA) qui travaillent depuis longtemps sur le terrain, et qui doivent aujourd’hui faire face à la présence de plus de 40 000 déplacés et qui sont là à Sévaré ou à Mopti  (deux villes distantes de 10 kms), qui logent dans un camp aménagé pour eux, ou bien dans des familles ou des maisons réquisitionnées. Mais ils ont tout perdu, et sont sans travail, et souhaitent surtout repartir vers Gao, Tombouctou ou Kidal dès que ce sera possible….Quand ? Dans chaque paroisse, les équipes de la Caritas essayent de se faire le plus proche de ces familles en galère… mais souvent ce sont « les moyens qui manquent », comme ils disent.
-          J’ai entendu aussi comment les uns et les autres ont vécu les événements de mars, (certains échappant à la mort de justesse), d’autres côtoyant des familles très éprouvées. J’ai rencontré aussi un jeune engagé militaire qui vit sous tension permanente, et n’arrive plus à bien dormir, …

Avec Michel DOUYON, le curé
J’ai été accueilli très chaleureusement par tous, et en particulier par Georges (l’évêque) un ami de longue date, par Léopold son Vicaire Général que j’ai connu comme séminariste et qui accompagnait alors la JOC, et par Michel (curé de Sévaré-Mopti, et logeant à Sévaré) et qui a passé beaucoup de temps à me présenter la situation de la paroisse, du diocèse, du pays…  un homme très fraternel ! Chaque repas était copieux, en nourriture et en boisson, et les amis m’ont même fait manger des criquets grillés ! « Imagine que c’est une crevette ! » m’ont-ils dit !  Oui…mais je préfère les crevettes !

Puis j’ai rejoint Mopti même, une ville et une Mission Catholique que je connaissais déjà. Là j’ai vu ce que sera mon bureau : une grande pièce de 9m sur 6 m….je n’ai jamais eu aussi grand ! …et climatisé, et avec vue imprenable sur le fleuve Bani qui se jette dans le Niger ! Les eaux sont très hautes, car il a beaucoup plu cette année sur tout le Mali : ce qui présage de bonnes récoltes ! Pour une fois qu’il y  une bonne nouvelle !
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ma chambre est au 2ème étage, près de la terrasse

Le bâtiment de la mission est constitué, en fait de quatre bâtiments (d’un ou deux étages) autour d’une petite cour intérieure : vue dur le batiment cuisine
-          Un premier bâtiment, avec salle à manger, salon,  et nos bureaux
-          Un deuxième avec cuisine, (le royaume de Ibrahima, le cuisinier) la réserve, et une chapelle
-          Un troisième qui est réservé à la communauté religieuse, où vivent Jeanne d’Arc, et Marie Anne (deux Maliennes)
le batiment des soeurs ( Jeanne d'Arc et Mie Anne)



-          Un quatrième, tout neuf (de deux étages) qui a été construit il y a 3-4 ans pour accueillir les gens de passage et les touristes. C’est là au 2ème étage que j’ai une petite chambre sympa et climatisée, et là aussi : vue sur les Fleuves par-dessus les toits des autres bâtiments !
ma chambre climatisée et ventilée
 coucher du soleil, sur le fleuve Niger, vu de mon bureau
Dans cet ensemble, vivent donc, les deux religieuses (ci-dessus nommées),  et aussi Henri DOUYON, jeune prêtre de 39 ans, Léopold DIENDERE, vicaire Général de 43 ans, et un séminariste stagiaire, David GARANGO (24 ans). Pour assurer les services, viennent dans la journée, Marie-Etienne (pour l’entretien et le ménage) et Ibrahima (pour la cuisine) et il y a aussi Daouda qui est le gardien (Jour et nuit) et qui se fait remplacer quand il est en repos.  L’ensemble des bâtiments est équipé de panneaux solaires pour pallier aux fréquentes coupures de courant.


vue de l'activité sur le fleuve, vue de mon bureau
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avec l'évêque Georges FONGHORO
Ce séjour m’a permis aussi de passer une matinée avec l’évêque (Gorges FONGHORO), pour parler de la situation du pays, du diocèse, de ma mission (jeunes en lycée pro, adultes du MMTC, et pastorale des migrants) et aussi de mon avenir immédiat. C’est donc convenu que je reste à Bamako « jusqu’à la possibilité de revenir en toute sécurité ». Mon souhait étant, quand même de revenir pour y fêter Noël, puis pour participer (les 27-28) à une grande réunion diocésaine de tous les acteurs pastoraux, et  (le 30) à une fête pour les 25 ans d’ordination presbytérale de l’évêque.

Entre Mopti et Sévaré, j’ai pu admirer les belles étendues de rizières C’est prometteur pour de bonnes récoltes.
les rizières entre Mopti et Sévaré




dans l'église de Mopti le dimanche 21 octobre 2012
Enfin le dimanche (hier), j’ai été présenté à la communauté chrétienne de Mopti (beaucoup plus petite que celle de Sévaré) : environ 400 personnes, jeunes pour la plupart…avec une chorale qui danse en chantant, au rythme des Jembés (tam-tam). Une liturgie en français, car beaucoup de personnes sont des travailleurs saisonniers qui viennent de tout le Mali et même de l’Afrique de l’Ouest… et les chants sont en Bambara ou Dogon.

Me voilà sur la route du retour. Je m’arrête une journée à SAN, pour visiter des amis et y retrouver Alexandre DEBUCY, prêtre Fidéi-Donum du diocèse de Versailles. Puis je m’arrêterai une autre journée à Ségou, avant de rejoindre mercredi ou jeudi la capitale Bamako, pour fêter avec les amis Musulmans, la fête de la Tabasky (prévue vendredi).

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