le fleuve Niger charrie des paquets d'herbe: signe de gros orages en amont |
au premier plan, le Bani, au second plan, le Niger! entre les deux: des cases de pêcheurs. (photo prise depuis la salle à manger) |
Bonjour à chacune et chacun, depuis
Mopti que j’ai rejoint depuis trois semaines. Tout d’abord , une première info
pour vous dire que nous sommes maintenant branchés avec internet et que cela
nous donne aussi la possibilité d’avoir
UN NOUVEAU NUMERO en POSTE FIXE, que je vous donne ici
00 223 44 39 37 32
"ça n'empêche pas d'être au courant !" |
Les
nouveautés depuis la dernière page du blog ?
1-
C’est
beaucoup de temps passé pour faire du
rangement, du nettoyage, des installations dans la maison. Des journées
entières à travailler avec les uns et les autres (le cuisinier, le gardien, les
personnes de l’entretien, et aussi des professionnels appelés en soutien), et
en transpirant à grosses gouttes ! Mais le résultat est probant . Du temps aussi pour faire un peu de tourisme au pays Dogon (à 2h de voiture de Mopti)
carte du pays Dogon |
3-
C’est
surtout du temps passé à écouter la vie de la nation Malienne, et à marcher à
son rythme. Il y a surtout eu deux grands moments de fête :
a. LE JEUDI 19 SEPTEMBRE : Branle-bas de
combat à l’aéroport de Bamako ! Les avions présidentiels se bousculent.
Plus de 20 chefs d’état et de gouvernement arrivent pour fêter la
« libération du Mali », et le résultat des élections présidentielles.
Un événement extraordinaire ! Les plus remarqués sont François HOLLANDE,
et aussi le Roi Mohammed VI (du Maroc), alors que son pays était plutôt
« en froid » avec le Mali depuis 15 ans ! Ce jour-là, fut
décrété « jour férié et chômé ». Ce jour-là aussi, il n’y a pas eu de
coupure de courant (du moins à Mopti) pour que les Maliens puissent suivre les
festivités à la télé : une manière de faire de la formation civique et
citoyenne, et aussi de tenter de(re)construire une identité nationale. Mais
tous ces « amis du Mali » ne sont pas venus pour rien : ils ont
leurs raisons ! Précisions avec l’article ci-dessous.
"livraison d'un lit à Sévaré" |
Présence d’une vingtaine
de chefs d’Etat à la cérémonie festive ayant consacré, ce 19 septembre,
l’avènement d’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) à la tête de son pays. Cette
affluence s’explique également par des considérations prosaïques. Les uns ont
fait le déplacement pour faire la fête, d’autres pour se faire «pardonner».
D’autres, encore, pour se faire aimer. Pour peu, on se serait vraiment cru à
une conférence internationale.
À l’occasion de la cérémonie populaire et festive ayant marqué, ce
19 septembre, le début de son quinquennat, le président malien, Ibrahim
Boubacar Keïta (IBK), a fait fort. Une cinquantaine de délégations officielles,
dont une belle brochette de chefs d’Etat, tous africains, à l’exclusion du
président français, François Hollande, qui devait renouveler l’invitation faite
à ses pairs de venir assister au sommet sur «la sécurité et la paix» qu’il
envisage d’organiser en décembre prochain à Paris.
Une grand-messe pour tenter d’exorciser les vieux démons
Une vingtaine de chefs d’Etat, c’est mieux, beaucoup mieux, que
l’effectif de participation à certaines conférences au sommet de l’Union
africaine. Vaste pays sahélien aussi grand que le Ghana, la Côte d’Ivoire, la
Guinée, le Sénégal, le Bénin et le Togo réunis, le Mali, qui émerge de la plus
grave crise de son histoire récente, avait besoin, il est vrai, d’une
grand-messe pour tenter d’exorciser ses propres démons et sacraliser son retour
à une forme de normalité. Les présidents François Hollande (G) et Ibrahim
Boubacar Keïta main dans la main à l’aéroport international de Bamako, le 19
septembre 2013.
François Hollande à Bamako : «Aujourd’hui le Mali a pris son destin en main»
Passons sur le Tchadien Idriss Déby Itno, considéré, au même titre
que Hollande, comme un «héros» au Mali pour avoir, avec son homologue français,
porté l’estocade aux jihadistes dans les provinces septentrionales. Il était,
bien évidemment, en terrain conquis à Bamako. Le Congolais Denis Sassou Nguesso
a, pour ce qui le concerne, mis fin à de longues vacances andalouses (un mois
dans une station balnéaire du côté de Marbella) pour aller soutenir son «jeune
frère» et protégé IBK. Le Guinéen Alpha Condé a fait un break de vingt-quatre
heures dans son agenda pour être de la partie, en dépit de la tension politique
interne due à la proximité des élections législatives, prévues, sauf report de
dernière minute, au 24 septembre.
Mali: un grand jour pour le président Ibrahim Boubacar Keïta
Le Gabonais Ali-Bongo Ondimba, l’Ivoirien Alassane Dramane
Ouattara, président en exercice de la Communauté économique des Etats d’Afrique
de l’Ouest (Cédéao) et le Nigérian Goodluck Jonathan, autres puissants soutiens
du candidat IBK lors du scrutin présidentiel de juillet-août, ont également
fait le déplacement. Tout comme d’ailleurs Jacob Zuma, dont le pays, l’Afrique
du Sud, pèse désormais de tout son poids dans les choix politique, diplomatique
et économique du continent. Pretoria lorgne aussi, on le sait, le marché
ouest-africain, où nombre d’entreprises sud-africaines ont fait, ces dernières
années, des percées spectaculaires dans les mines, la téléphonie cellulaire, la
sécurité, le transport aérien et le commerce de gros.
Réticences à Bamako sur le déploiement de soldats mauritaniens
Le Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, dont le pays entretient
quelque 2 250 kilomètres de frontières et des relations plutôt capricieuses
avec le Mali, était également des agapes. Le déploiement annoncé par Nouakchott
de quelque 1 800 soldats mauritaniens sous bannière onusienne le long de sa
frontière commune avec le Mali fait encore l’objet de tractations serrées avec
Bamako. Également présents à la nouba bamakoise, le Burkinabè Blaise Compaoré
et le Sénégalais Macky Sall, étaient pourtant suspectés par certains, il y a
peu, d’avoir activement soutenu Soumaïla Cissé, l’adversaire malheureux d’IBK
au second tour de la présidentielle, le 11 août. Les impératifs de sécurité
collective, la proximité géographique et, surtout, la raison d’Etat, ont,
semble-t-il, eu raison du dépit et des états d’âme, maintenant que les calicots
électoraux sont remisés au placard et un président régulièrement élu à la tête
du Mali.
Le président tunisien plaide pour une Afrique de Tunis au Cap
En faisant le déplacement de Bamako, le Tunisien Moncef Marzouki
confirme son intérêt personnel (et militant) pour une Afrique appréhendée dans
son ensemble, de Tunis au Cap, et de Dakar à Djibouti, et non plus, comme son
prédécesseur immédiat, Zine el-Abidine Ben Ali, sous le seul prisme maghrébin.
Forte de cette nouvelle doctrine, la Tunisie marque progressivement son retour dans
le jeu continental. En revanche, la présence active et fortement médiatisée du
roi Mohammed VI, est, de l’avis de nombreux observateurs, à inscrire plus
nettement au registre de la vieille rivalité qui oppose depuis plusieurs
décennies dans les pays subsahariens le royaume chérifien à l’Algérie.
Mohammed VI fait une percée notable dans un pays du «pré carré» algérien
En soi, le déplacement de Mohammed VI au Mali est inédit, tout
comme est rare sa présence à une cérémonie d’inauguration, une mission qui échoit
généralement, par délégation, au Premier ministre ou au ministre des Affaires
étrangères. Depuis son accession au trône, en 1999, une visite officielle du
roi du Maroc au Mali a souvent été annoncée, puis sans cesse reportée, sans
plus d’explications. Le déplacement actuel intervient dans le sillage d’une
assistance massive de Rabat au Mali, suite aux inondations qui ont fait
récemment des dizaines de victimes et des milliers de sans-abris à Bamako et à
l’intérieur. Rotations aériennes, mission médicale assistée, hôpital militaire
de campagne, distributions gratuites de vivres et de médicaments : le roi n’a
pas lésiné sur les moyens, histoire de se faire aimer d’une élite politique
malienne soucieuse, depuis plusieurs décennies, de ne pas déplaire à l’Algérie,
qui partage, il est vrai, quelque 1 400 kilomètres de frontière avec le Mali.
En dépit de la présence active de capitaux marocains au Mali, des vols en
permanence surbookés des avions de Royal Air Maroc reliant Bamako à Casablanca,
et de la nette propension de la classe moyenne malienne à aller se soigner dans
les hôpitaux rabais ou casablancais, le Mali faisait figure, jusque-là, de
«chasse gardée» de l’Algérie, et pas uniquement à cause de la géographie et des
impératifs sécuritaires dans une bande sahélienne transformée en sanctuaire par
des trafiquants et des groupes armés. Le Mali est ainsi, aujourd’hui encore,
l’un des rares Etats francophones d’Afrique à reconnaître la République arabe
sahraouie démocratique (RASD), une décision intervenue le 4 juillet 1980 sous
la présidence du général Moussa Traoré (1968-1991) et que ni Alpha Oumar Konaré
(1992-2002) ni Amadou Toumani Touré (2002-2012), qui ont hérité de la direction
de l’Etat, n’ont osé dénoncer. Sans doute, de peur de susciter l’ire et les
représailles d’Alger. En se rendant à Bamako, où il a pris un bain de foule, le
18 septembre, Mohammed VI réussit donc un joli coup diplomatique et une percée
notable dans le «pré carré» d’Alger. Signe annonciateur de cette embellie :
quelques jours avant de prendre son vol pour le Mali, le souverain a appris,
sans doute avec délectation, la nomination de l’un de ses thuriféraires,
Toumani Djimé Diallo, au poste – stratégique – de secrétaire général de la
présidence, à Bamako. Début septembre encore, cet ingénieur agronome de 65 ans,
chantre du retour du royaume chérifien dans le jeu diplomatique continental,
était ambassadeur du Mali au… Maroc.
Francis Kpatindé (RFI) Source:
Le Reporter
le 28 septembre à San, avec Christiane et Patrice (les mariés) et les marraines du mariage, en habits de fête |
sur ses mains, Christiane (nièce de Judith) a fait écrire son nom de femme mariée |
b. LE DIMANCHE 22 SEPTEMBRE :
journée de l’indépendance (la 53ème). Ce jour fut vécu dans la
sérénité, (contrairement au 22 septembre 2012, qui a été à peine fêté !).
avec « un discours à la nation », par le président IBK ; Une
prise de parole qui se veut forte pour engager le Mali et les Maliens dans une
nouvelle conception de la vie en société. Il tient à « une tolérance
zéro » pour ce qui est de la
corruption et de toutes les attitudes du même genre. (Voir pour cela le
deuxième texte ci-dessous). Souhaitons-lui toutes les chances de réussite… tout
en sachant que le combat sera long ! Pour cela, il faut sans doute se
mettre au travail ! Et comme ce 22 seeptembre tombe un dimanche, eh bien…
le lendemain lundi 23, c’est « jour férié et chômé » !
"vous voyez un problème quelque part ?" |
DISCOURS A
LA NATION
Durant la campagne électorale, le candidat
Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK a prévenu que s’il bénéficie de la confiance des
électeurs, ce sera la “tolérance zéro” contre les maux qui freinent le
développement de notre pays. L’occasion de la célébration du 22 septembre, la
fête anniversaire de l’indépendance de notre pays, a permis au président élu et
investi, M. Ibrahim Boubacar Kéita dit IBK, de rappeler à l’opinion nationale
et internationale que ses promesses de campagne n’étaient pas des propos vains.
En effet, à travers son adresse à la Nation le
samedi 21 septembre, soit la veille de la fête nationale, célébrée le dimanche
22 septembre, le président Ibrahim Boubacar Kéïta a tapé du poing sur la table.
Et promet de sévir contre “la délinquance financière”, la “corruption’, le
“gaspillage de ressources et à la délinquance financière”, les décisions de
justice achetées, etc… Il promet, au besoin, de “sortir la main de fer du gant
de velours”.
UNE
MISSION HISTORIQUE
Notre pays a célébré, dimanche dernier 22
septembre, le 53e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et
internationale. A cette occasion, le président IBK a livré un message dans
lequel il a estimé qu’il s’agira pour lui, au cours de son mandat, de mener
“une mission historique” consistant “à hisser le Mali à hauteur de ses ambitions
contrariées d’abord, et de le faire entrer ensuite dans le cercle vertueux de
la prospérité et de la stabilité”. Le président a qualifié cette “mission
historique” de “combat difficile, qui sera de longue haleine ” et qu’il entend
mener “de manière méthodique (..), tangible, mesurable. Nous le ferons sans
concession au gaspillage de ressources et à la délinquance financière”.
En posant le cadre de sa “mission historique”,
le président a fixé les interdictions. Pour le respect de ces interdictions, ibrahim
Boubacar Kéïta promet des “réformes systémiques”. Mais il prévient que “s’il
faut sortir la main de fer du gant de velours pour le salut, le respect et
l’intérêt du peuple malien, je le sortirai sans hésiter”.
Dans son bréviaire des interdictions, le
président IBK promet et exige le changement dans les comportements et les
mentalités. Il a annoncé l’interdiction des véhicules de l’État servant à
transporter des intrants dans des vergers personnels. Il a affirmé que:
- primo, “le service public doit être efficient.
Les fonctionnaires absentéistes ou chroniquement retardataires devront
impérativement modifier leur comportement”.
- secundo, “les effectifs pléthoriques et
désoeuvrés en train de siroter le thé dans un bureau transformé en marché,
c’est fini ! Chaque responsable, au niveau où il se trouvera, sera comptable de
l’efficience de ses subordonnés”.
- tertio, “les véhicules de l’État servant à
transporter des intrants dans des vergers personnels, terminé ! Ils ne devront
plus servir que les seuls besoins de leur objet”.
- quatrièmement, IBK promet de “mettre un coup
d’arrêt à la magouille foncière et à la spoliation des pauvres ou des vrais
titulaires. Tout sera fait pour doter le pays d’un système cadastral fiable et
ce, dans des délais raisonnables”.
- cinquièmement, IBK affirme qu’ “il en sera
fini des procès monnayés dans les bureaux de juges oublieux de l’éthique. Nous
stopperons le délitement de l’appareil judiciaire, seul contre-pouvoir sûr dans
les démocraties représentatives (..)”.
- sixièmement, et enfin, IBk avertit que
“l’argent de l’État restera dans les caisses de l’État, ou sera investi à bon
escient au service de l’intérêt général”.
Ces interdictions et ces commandements que le
président a annoncés dans son message à la Nation à l’occasion du 22 Septembre
suffiront-ils à juguler les maux qu’ils fustigent tout de suite et maintenant?
Ce n’est pas sûr. Le président IBK est conscient de cette réalité. C’est
pourquoi il dit “savoir que la guerre contre la corruption ne sera pas gagnée
tout de suite”. Mais, IBK souligne que “si nous ne la gagnions pas ( la guerre
contre la corruption), nous aurons manqué de prendre en compte une des leçons
majeures des crises de régime, d’État et de société que nous venons de
traverser”.
Un constat qui vaut pour tous les autres fléaux
qui flétrissent notre société: “la délinquance financière”, le “gaspillage de
ressources et à la délinquance financière”, les décisions de justice achetées,
etc…
Les jours à venir nous édifierons sur les
mesures concrètes que le président de la République va prendre pour mettre en
exécution sa volonté de réaliser la tolérance zéro.
El Hadj Sinaly DIARRA Source:
Soir de Bamako
POUR TERMINER, je peux signaler aussi que les touristes commencent à
faire leur ré-apparition. C’est bon signe, et pour la sécurité, et pour
l’économie du pays, surtout de cette région du pays Dogon… même si dans l’extrême
nord du pays (Kidal,… à environ 1 500 kms de Mopti ! ou à Tombouctou….)
tout n’est pas gagné au niveau de la paix et du dialogue. (comme vous l’avez
entend sur les ondes)
Merci de vous intéresser au Mali et aux Maliens !
Au plaisir d’avoir de vos nouvelles
Pour plus d’informations n’hésitez pas à aller sur les sites
« malijet.com » , « mali-news » ou
« afribonnemali.com »
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