N° 21 : ENTRE MORTS ET VIVANTS

Souleymane, artisan, qui fabrique les couvertures en cuir (pour agenda JOC)

Bonjour à  chacune et chacun. Si mes renseignements sont bons, il semblerait que vous avez entendu parler du Mali, assez souvent dans vos médias  ces dernières semaines. Pour des histoires de vie et de mort….. en remontant le temps, nous nous rappelons :

-          L’assassinat des 2 journalistes de RFI à Kidal (à 1 000 kms de Mopti). Un événement qui a été largement médiatisé, très commenté, mais qui laisse toujours des zones d’ombres .

-          La découverte de 92 migrants (dont des femmes et des enfants) morts dans le désert au nord du Niger, alors qu’ils voulaient rejoindre l’Algérie, puis l’Europe. En a-t-on parlé dans les médias  en France ? Le Niger a décrété un deuil national de trois jours.

-          La libération des 4 otages, employés chez Aréva. Là aussi, les médias ont été très présentes ; c’est  une bonne chose pour eux, pour leurs familles et amis…et pour les hommes politiques i(de tout bord) impliqués dans cette histoire. Mais , là encore, que de zones d’ombre !

Face à ces zones d’ombre, est-ce que le ciel s’éclaircit au Mali ? Peut-être… mais tout doucement :

1-      Je remarque que depuis une semaine, nous avons le courant électrique 24h sur 24 à Mopti. C’est vraiment nouveau et officiel. Les autorités se sont expliquées et ont présentées leurs excuses. C’est sans doute un des signes que la vie normale reprend son cours, et que l’économie se remet en marche.

2-      La semaine dernière , ont eu lieu à Bamako (dans le Sud du Pays) « les assises pour le Nord » ! Deux jours de rencontres qui voulaient permettre à tous les acteurs du pays de prendre la parole, et au président de la république de confirmer sa politique pour sauvegarder l’intégralité du pays. Le travail reste à faire. Des négociations avancent sans doute, mais la bataille pour la vraie paix et la justice n’est pas encore gagnée.

3-      Du côté ecclésial, nous avons vécu du 22 au 24 octobre, trois journées de session pastorale de rentrée avec la quarantaine de prêtres et religieuses présents sur le diocèse. Dans l’assemblée, c’est comme l’an passé : je suis le plus vieux, après Isabelle, une religieuse espagnole qui est au pays dogon depuis 50 ans ! Un thème de session intéressant « comment être une Eglilse-prophétique dans le contexte social et politique actuel au Mali ? ». Reste qu’après les échanges, il faudra passer aux actes !

4-      Du côté « Santé » : ça va mieux !.... avec 5-6  kgs en moins ! Mais comme c’était du superflu et qu’il y a encore des « excédents », rien de grave ! C’est pour dire qu’une première crise de palud, associée à une toux persistante, m’a mis un peu plus au ralenti ! Mais ce n’est pas le moment de flancher, car les activités pastorales se mettent en route :

Gonzague (qui a fondé la JOC à Mopti en 1978) est venu donné son témoignage.

5-      Les Amis de Kisito (équivalent de l’ACE) en sont aujourd’hui à l’étape de l’inscription des enfants qui veulent y participer. Ensuite, on fera le programme de l’année !  La C.E.C. (communauté étudiante croyante = équivalent de la J.E.C.) a commencé à se réunir à Mopti, où ils sont une vingtaine d’adhérents. Par contre , rien vu encore du côté de  Sévaré (ville voisine de Mopti et qui forme le même ensemble paroissial). La J.O.C. a bien démarré à Mopti avec 25-30 jeunes répartis en trois équipes, avec 3 accompagnateurs, et il y a de bonnes pistes pour deux équipes à Sévaré-ville (une avec des aides-ménagères, et une autre avec des gars au boulot), et aussi deux équipes dans un lycée professionnel catholique. Pour chaque équipe, j’ai trouvé ,sans problème un accompagnateur adulte avec tous les anciens jocistes qui se souviennent de la JOC de Mopti dans les années 80 – 90, et qu sont heureux de voir que ça redémarre. Reste, toujours à assurer la formation de ces nouveaux accompagnateurs ! Du côté des adultes du MMTC (mouvement Malien des travailleurs croyants = équivalent de l’ACO), il y a déjà une équipe en place à Sévaré. Une autre équipe vient de démarrer à Mopti : en grande majorité des hommes. Et il y a des pistes pour une 2^ème équipe à Sévaré. Comme vous le voyez, je commence à m’occuper… le seul dommage dans tout ça, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de soutien ou d’encouragement ou de consignes de la part des équipes nationales. Pour tous ces mouvements, les équipes nationales sont en grande faiblesse quand elles ne sont pas inexistantes. Alors on va faire ce qu’on peut à la base.  

Merci de votre soutien et de votre compréhension. 

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