Vue du port de Mopti. La mission catholique est en haut de la photo et à gauche ! |
c'était le jour du 1° janvier: REPOS ! |
Toujours le 1° janvier: un petit tour en moto (avec Luc, responsable JOC).... |
et traversée du fleuve |
débarquement de la moto, pour passer la journée chez Luc et sa famille |
N° 24 30 Janvier
2014
-
Bonjour à chacune
et chacun
QUELQUES NOUVELLES BREVES :
En espérant que vous avez bien commencé
cette nouvelle année 2014 ! Moi je vais bien, la vie continue calmement….
Et mon agenda se remplit avec les nombreuses équipes JOC (jeunes travailleurs),
CEC (élèves et étudiants) et MMTC (adultes) qui sont nées depuis trois mois. Il
y a urgence à former les accompagnateurs trouvés facilement…. Mais qui ont
besoin d’être formés à l’accompagnament, et à la démarche de l’action
catholique. Ils sont 13 laïcs, 4 religieuses et 1 prêtre dans ce cas-là. C’est
plein d’espérance…. Mais qu’il faut nourrir ! Dans cette perspective, j’ai
organisé une
Première
rencontre des accompagnateurs JOC et
CEC : Nous étions 18 présents.
Il n’en manquait que deux (empêchés) : signe que la responsabilité est
prise au sérieux.
le groupe des accompagnateurs JOC et CEC |
Auparavant, le passage à la nouvelle
année a été le moment où j’ai accueilli, un premier ami-touriste, (Ivan
NICOLAS, venant de Belgique) heureux de retrouver le Mali (on s’est rencontré à
Bamako en 1994 !), et surtout heureux de venir découvrir Mopti et le pays
Dogon qu’il n’avait jamais vu.
Ce fut l’occasion pour moi, de faire un peu de randonnée dans la Falaise de Bandiagara, et surtout de rencontrer de nouveaux amis, engagés dans des associations et projets divers. (cf photos)
Culture des oignons dans les cailloux (spécialité du pays dogon) |
Yvan, sur une terrasse, au réveil devant la fameuse falaise de Bandiagara |
Ce fut l’occasion pour moi, de faire un peu de randonnée dans la Falaise de Bandiagara, et surtout de rencontrer de nouveaux amis, engagés dans des associations et projets divers. (cf photos)
interview d'Emile, responsable de a communauté de Iréli |
Dimanche 19 Janvier : journée
mondiale du migrant et du réfugié en Eglise.Pour la première fois dans
l’histoire de l’Eglise du Mali, nous marquons cette journée à Sévaré, en demandant
à un migrant Guinéen de nous donner son témoignage, et surtout en mettant
officiellement en place une «équipe pastorale des migrants » sur la
paroisse, et qui s’est déjà mise au travail (cf photo)
avec l'équipe paroissiale de la Pastorale des migrants |
21 et 22 Janvier : je participe à
une rencontre initiée dans le cadre d’un partenariat entre l’UNICEF et la
conférence épiscopale du Mali. Une partie des échanges portait sur la
scolarisation des jeunes filles. Cela m’a permis d’entendre des réalités
étonnantes :
-
Dans une école
technique où se retrouvent 480 jeunes filles (le plus souvent mineures), au
moins 40 (presque 1 sur 10) sont enceintes et accouchent en cours d’année.
-
Certains sont
jeunes , après avoir passé le DEF (équivalent BEPC) sont arrivés en terminale
et ont obtenu le bac (trois ans plus tard) , en n’ayant eu que l’équivalent de
3 mois d’école, dans chacune des 3 années !.... ce qui explique la baisse
de niveau d’enseignement !
QUELQUES ARTICLES DE JOURNAUX (pour mieux comprendre
l’actualité Malienne):
Les autorités algériennes ont réuni, le jeudi 16
janvier 2014, plusieurs groupes armés du nord du Mali, pour essayer de faire
avancer le dialogue. Mais Alger n'a pas réussi à mettre tout le monde d'accord.
Certains groupes dénoncent le manque de représentativité des délégations qui
avaient fait le déplacement. Et le Mouvement national de libération de
l'Azawad, le MNLA, a carrément refusé de participer aux débats.
Ce n'est pas à Alger que les négociations
maliennes vont pouvoir être relancées. Jeudi, le casting préparé par Alger
n'était pas du goût de tous : les Algériens avaient invité entre autres des
personnalités arabes, basées à Bamako. Parmi elles, le nouveau député de
Bourem, Ould Matali, présenté par nombre de ses frères arabes comme un des parrains
du Mujao. Une présence que n'ont pas appréciée les instances du Mouvement arabe
de l'Azawad (MAA) ni même le MNLA qui a ni plus ni moins claqué la porte de
cette rencontre informelle d'Alger.
Le MNLA est pourtant le premier, depuis
des semaines, à souhaiter une reprise des négociations avec Bamako. Il n'est
pas le seul : officiellement, tout le monde s'émeut que ce soit la Minusma, la
France, la Cédéao. Ils rappellent à l'unisson la nécessité de réactiver
l'engagement de l'accord de Ouagadougou signé par Bamako et par les groupes
armés, en juin dernier
Dans les faits, rien ne bouge et Bamako ne
semble pas du tout pressé de relancer un processus, rejeté par une large
majorité de son opinion publique. La partie malienne assure qu'elle ne
discutera désormais qu'avec des groupes désarmés. La médiation lui répond que
le désarmement est justement l'enjeu de ces négociations. Un jeu de dupe, très
dangereux, qui pourrait faire les affaires de tous les extrémistes.
■ L'ONU s'inquiète du manque d'avancées
politique
Le Conseil de sécurité de l’ONU constate
l’absence de progrès au Mali. Sur le plan politique, les négociations sont au
point mort et sur le plan militaire, la Minusma se déploie trop lentement,
malgré l’arrivée du premier contingent chinois à Gao.
Ces 245 soldats chinois sont une addition
bienvenue à la force de l’ONU au Mali, car la Minusma est encore loin du
compte. Sur les 11 200 casques bleus autorisés par le Conseil de sécurité,
seule la moitié est effectivement sur place. Le déploiement des casques bleus
accuse de sérieux retards. La Chine, le Salvador, les Pays-Bas ont promis des
troupes, suffisamment, dit l’ONU, pour couvrir 90% des besoins, mais les délais
s’allongent. Conséquence : les troupes françaises devront sans doute se retirer
plus lentement que prévu.
La situation n’est guère plus réjouissante
sur le plan politique. Le Conseil de sécurité ne peut que constater l’absence
de progrès dans les négociations entre Bamako et les Touaregs du Nord. Les
diplomates onusiens pointent les réticences de Bamako à engager le dialogue. Le
représentant de l’ONU, Bert Koenders, parle d’un manque de confiance et de la
nécessité pour chacun de prendre des mesures de bonne volonté.
Avec notre correspondant à New York, Karim Lebhour Source:
RFI
les Mages, avec des chapeaux aux couleurs du Mali ! |
UN ARTICLE sur « le Baptême Dogon » par un séminariste
pour son mémoire :
Baptême
Dogon : Le baptême par le vieux de la grande famille
Tout
commence par l’accueil. Le vieux de la Grande famille au nom de tous les
ancêtres et tous ses frères, souhaite la bienvenue aux parents du nouveau né.
Après le souhait de bienvenue, il dialogue avec les parents sous forme de
question. Il
peut demander certaines choses
comme :
Êtes-vous venue dans initiative des
Ancêtres ou c’est la pression de la Grande famille? Êtes-vous prêts à vivre
les exigences que cette Grande famille nous demande de vivre ? Êtes-vous
conscients des normes que la Société nous demande ?
Transmettez-vous à l’enfant les règles de nos Ancêtres, surtout Lεwε
Séru[1], ancêtre par excellence ? Implorez-vous sa bonté sur l’enfant pendant vos moments
difficiles et de joie?
Après qu’ils eurent répondu
favorablement à toutes ces questions posées par le vieux ; ils passent au
rite proprement dit du baptême. On donne un coup de
fusil et commence la procession d’entrée vers le Daru ou Djenhi[2].
Aussitôt
la procession commence vers Daru ou Djenhi
par le vieux de la famille; ensuite les parents du nouveau né. Deux ou trois
femmes peuvent suivre avec les foulards en mains pour aérer les élus du jour et
faire le Youyou[3].
Ce cri est un signe d’encouragement et d’accompagnement et donc cela incite les
parents du nouveau né l’attachement à la Grande famille et à la société.
Arrivé
devant Daru les parents du nouveau né
se mettent à genou, au tant que le vieux pour saluer Daru. Après cela ils se relèvent et reçoivent la bénédiction
émanant du vieux en ces termes : « Tire
anranw
bee boi le jamu denhi
e weinhi ginu Ama jamu le
wo pilemoun. Be puu saa lee Ama ko yö gennu »[4]. Nous
avons voulu insérer les ancêtres car le Dogon
est beaucoup attaché aux ancêtres. Sa vie sans les ancêtres n’est pas
totalement équilibrée. C’est pourquoi il leur présente chaque fois de
sacrifices. Pour lui tout se règle par
eux. Ils méritent une attention particulière. Il reste toujours marqué par la
présence invisible des ancêtres. Bien qu’il ne le voit pas, il croit à la
présence réelle. Mais cette insertion ne doit pas changer le contenu de la foi
Trinitaire. Ainsi le vieux procède à la donation du nom à l’enfant. En
disant en ces termes que :
Le
nom est en fait un élément de culture
pour nommer des choses, des corps, des personnes en vue de faciliter la
communication au sein d’une famille ou de la société. En cela, le nom est plus
un élément de culture que de nature. Tout peut avoir un nom pour des besoins de
discours sur l’objet retenu. Un nom donné qui rend bien compte de la réalité
nommée serait un nom très significatif[5].
Le vieux prend l’enfant et pose sur ses jambes et lui donne
un Nom…en imposant sa main sur l’enfant. Ainsi, « dès la
naissance, l’enfant reçoit trois noms, boy
toy : vrai nom, boy na :
nom donne par la famille de la mère, boy
dâwan » [6] :
nom secret.
Le boy toy est donné à
l’enfant par le Ginna bahân
du groupe paternel. Après la retraite qui suit l’accouchement, la mère, revêtue
d’un pagne blanc indiquant sa condition, présente l’enfant au doyen du Ginna signifie la grande
famille ; celui-ci devant l’autel des ancêtres et toute la famille réunie prononce
la formule rituelle : que Dieu
t’apporte la richesse, que Dieu te prenne sous sa garde.
Le boy na est donné
quelques jours plus tard à l’enfant par le ginna bahân signifie
le doyen de la Grande famille de la mère, au cours d’une cérémonie semblable.
Le boy dâwan est donné par le
prêtre totémique du groupe paternel. Le cérémonial est encore semblable. Ce nom
reste secret, et seul le prêtre qui l’a imposé a le droit de s’en servir qui
l’a imposé. Les noms dogons ont toujours un sens. Le baptême dogon dès la naissance est un signe
d’accueil et d’insertion dans la famille. D’où, le baptême dogon est acte communautaire et non personnel. C’est pour dire que
l’éducation de l’enfant n’est pas réservée aux parents seulement mais aussi la
société à sa part de responsabilité dans l’éducation de l’enfant dans tous les
domaines.
N.B :
Dans le cas du baptême de l’enfant mort né on amènera le vêtement au vieux dans
lequel l’enfant est né. Il pose le vêtement sur ses jambes et tend ses
mains la dessus : c’est l’imposition
de nom[7].
Même si les chrétiens ne sont que 2% de la population, la nature se charge de montrer la Chrétienté! |
Le
baptême Dogon: le nom comme un
programme de vie
Lors
d’une célébration liturgique du Baptême, nous pourrons intégrer nos noms
traditionnels. Ainsi, pour la célébration inculturelle du Baptême, nous pourrons
prendre nos noms traditionnels qui nous parlent de plus. La christianisation
des noms Dogon sera une vraie
inculturation de la liturgie du baptême. Car nous savons que le nom
traditionnel revêt une certaine importance. Il est un programme de vie. Chez
les Dogon, le nom est toujours chargé
de sens. Cela indique la circonstance dans laquelle l’enfant est né. Par
exemple : Amagana[8]Amaoati[9]
Amajere[10] c’est
des noms Dogon qu’on peut inculturer.
Ce nom revête une importance capitale dans la mesure où il oriente la vie de
celui qui le porte.
L’enfant
doit vivre conformément au nom reçu pendant le baptême. Tout ce qu’il doit
faire sera en fonction de ce nom. Car, c’est un nom chargé de mission. C’est
tout un programme de vie qu’il révèle. Le nom d’initiation est message pour le
porteur lui-même. On peut donc inculturer tous les noms traditionnels qui ne
sont pas contraire à la foi chrétienne.
[1] Lεwε Séru est le témoin de Lεwε. Lεwε est l'un des
quatre Nômmô qui fut mort et réssuscité pour purifier la terre souillée par le
renard.
[2] A.Tembely, Antropologue Africain, Bandiagara le 02
Janvier 2014.
[3] Youyou veut dire cri en
français.
[4] Tireanranw be boi le jamu denhi e weinhi ginu Ama jamu e wo pilemoun. Be puu saa lee Ama ko yö gennu: Au nom de vos ancêtres, vous avez quitté
chez vous et vous venus chez vous soyez les bienvenue. Que le Dieu qu’il vous
amené qu’il vous retourne en paix. Tous répondent amen.
[5]Cf.F.Amadji, Le Christ révélé au sein des cultures et
traditions africaines, éditions de l’école de spirituelles d’Afrique, Bénin
2007, 37.
[6] Cf. P. M. Montserrat, les Dogon, Boulevard, Paris 1957, 40.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire