le 15 Août 2015
Me voilà de retour à Mopti…. Mais
dans une ambiance particulière !
- = Ambiance
ecclésiale et personnelle : je pensais revenir pour continuer dans un
nouveau mandat de 3 ans. Cela n’est pas possible (pour diverses raisons), et en
conséquence mon contrat n’est pas renouvelé. Je suis donc revenu à Mopti pour
« faire mes valises », et voir avec les amis, comment continuer de
soutenir les projets, tout juste mis en route !
fabrication de digues la semaine dernière) |
avant de piquer le riz, il faut arracher les herbes |
Après les récentes attaques de Gourma Rharous, Sévaré, Baguinéda,
le bout du tunnel s’éloigne de plus en plus.
Le 03 Août aux environs
de 05 heures du matin le détachement de la Garde Nationale de Gourma-Rarhous
dans la région de Tombouctou a été victime d’une attaque terrorisme avec un
bilan de 11 gardes tués. La veille, le président IBK rendait visite aux blessés
de guerre dans la ville garnison de Kati. Le communiqué énergique du président
de la République au lendemain de l’attaque de Gourma-Rarhous qui disait que «
nous vaincrons du terrorisme »a semble t-il doper ces personnes à commettre
plus d’atrocités.
Le 07 Août, la localité
de Sévaré située à 15 Kilomètre de Mopti faisait l’objet d’attaque, suivie de
prise d’otages à l’hôtel Byblos. De source gouvernementale le résultat est de
12 morts dont des otages, des soldats et des terroristes. Si Sévaré est située
à plus de 620 Km au Nord-est de Bamako, l’hydre va sérieusement se rapprocher
de la capitale avec l’attaque du camp militaire de Baguinéda ville située à 30
Km de Bamako.
Le samedi 08 Août, des
assaillants non encore identifiés ont fait irruption dans la brigade de
gendarmerie de Baguinéda. Si l’on ne déplore aucune perte en vie humaine, des
dégâts matériels énormes sont à déplorer cependant.
En quelques jours, les
certitudes ont fondu comme du beurre au soleil. Le peuple malien se retrouve à
se poser d’interminables questions sur son devenir et son avenir.
Et l’accord dans tout ça
?
Signé le 15 Mai par le
gouvernement et parachevé le 20 Juin par la coordination des Mouvements de
l’Azawad (CMA), cet accord issu du processus d’Alger cristallisait toutes les
attentions et était à …juste titre désigné comme l’unique chemin menant à la
paix. Le comité de suivi censé y veiller reste encore en veilleuse du fait des
chocs des intérêts divergents des différentes parties. Les mouvements
dissidents de la CMA que sont : CPA-CMPRII qui ont signé le 15 Mai avec
l’Etat sont aujourd’hui considérés par le MNLA et alliés comme des «
traîtres » n’ayant pas leur place au sein dudit comité.
C’est bizarrement au
moment où ces groupes se disputent la légitimité que surviennent ces attaques.
L’on n’est pas sans savoir que l’une des manières prisées par les groupuscules
rebelles pour se faire entendre est l’usage des armes, même s’il faut selon le
ministre de la communication, Choguel Maïga mettre les attaques sur le dos des
groupes terroristes qui les revendiquent. Une chose reste clair, tant que la
mise en œuvre de l’accord ne débutera pas avec le cantonnement des différents
groupes armés, les auteurs réels ne seront jamais connus avec certitudes.
Les 5 suspects de
l’attaque du détachement de Gourma-Rarhous, appréhendés par l’armée, ne
seraient pas selon la CMA les auteurs mais plutôt des membres de la CMA qui
collaborent étroitement avec l’armée. L’armée s’est –elle trompée ? La CMA
dit-elle vrai ? Puisqu’il est question de confiance réciproque pour la bonne
marche de l’accord, nul doute que ces suspects seront relâchés bien qu’ils
étaient en possession à leur arrestation des armes et des munitions d’une
grande quantité.
Bamako sous la psychose
Après l’attentat de la
terrasse et les attaques contre les maisons et véhicules de la MINUSMA Bamako a
fini par étaler au grand jour sa grande insécurité. Ce samedi 07 Août au moment
où Sévaré était sous les feux, c’est le supermarché Azar libre service sis à
Torokorobougou qui a fait l’objet d’attaques par des bandits à mains armée.
Après plusieurs heures d’atermoiements de la police qui a occasionné un
attroupement montre autour dudit supermarché les policiers sont parvenus à
mettre hors d’état de nuire ces bandits. Persécutée au nord à ses abords et
même en son sein, Bamako est loin d’être sécurisée. Cette nouvelle
escalade de l’insécurité, rappelle que le chemin menant à la paix reste parsemé
d’embûches.
Mohamed DAGNOKO Source: Le Pouce
l'eau commence à rentrer dans les rizières |
Et qu’en est-il de la position de
la France ? Et que deviennent les Français
dans tout cela ? Voici ce qui s’est passé à Bamako à la mi-juin.
Une grande marche de la société civile
qui a mobilisé des milliers de Bamakois, a été le lieu de toutes les
expressions de colère à l’endroit de l'ancienne puissance coloniale, la France,
et de son président, François Hollande. Après avoir écrit sur les
pancartes : ‘’A bas la France’’ ; ‘’Hollande égal MNLA’’, des
extrémistes sont allés jusqu’à brûler le drapeau français en témoignage du
degré de colère qu’ils nourrissent envers l’hexagone.
Et dire que ce sont les mêmes Maliens
qui avaient applaudi des deux mains l’arrivée de cette même France un certain
11 janvier 2013 ! C’est dire qu’entre temps beaucoup d’eau a coulé sous le
pont de l’Opération Serval convertie aujourd’hui en Barkhane. La France que les
Maliens ont vue venir un certain 11 janvier 2013 à Konna était-elle aussi
sincère avec le Mali jusqu’à mériter des Maliens leur plus grande sympathie ?
La France et ses avions rafale
étaient-ils aussi sincères avec le Mali jusqu’à procurer au président Hollande
‘’la journée la plus importante de sa vie’’ un certain 2 février 2013 au
monument de l’Indépendance à Bamako ? Ironie du sort, c’est au même monument
de l’Indépendance que les Maliens sont venus manifester leur colère noire
contre son ‘’prétendu sauveur’’.
En tout cas, l’élan de sympathie n’est
plus le même entre Français et Maliens. La France applaudie à son arrivée au
Mali, est aujourd’hui une France haïe, indésirable puis qu’accusée d’être de
connivence avec les vrais ennemis de la paix au Mali, les rebelles de la
Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). Tout çà, à cause de ses intérêts
colonialistes. Les Maliens ont fini par retenir aussi la dure leçon d’un
dirigeant français : ‘’La France n’a pas d’amis, elle a des intérêts’’.
A. Diakité Source: Malijet
Devant les semis de plants de riz |
A part cela,
« tout va bien »… les gens continuent à vivre et à travailler…. Faut
bien !
Pour ma part, je
m’investis pour que le projet créateur d’emplois (avec la JOC de Mopti) puisse
réussir et durer. Pour cela, j’ai quelques semaines devant moi, pour mettre en
place les personnes et les structures nécessaires
Puis je prendrai le
chemin de Bamako, où je pense trouver « un pied à terre » pour
répondre à la nouvelle mission qui m’est confiée –pour un an- par la
Coordination Internationale des JOC (CI-JOC) dont se secrétariat est à Rome. Je
vais donc passer une année en posant mon sac à dos de temps en temps, dans 7-8
pays africains et en Italie. Je vous en dirai plus dans le prochain blog.
Merci de votre
compréhension et de votre soutien.
L'orage menace ! Le ciel est noir et le fleuve est jaune ! |
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