dimanche 18 octobre 2015

N° 40 : CHAUD ET FROID … ET BONNE CHALEUR !

sur le fleuve Bani, un arbre....en fleurs  ??? Non !

un arbre recouvert d'oiseaux
C’est depuis Rome, que je vous écris cette nouvelle page de Blog. Arrivé hier (15 octobre), j’ai enfin trouvé une température clémente ! Je suis ici pour deux semaines, pour faire le point de la situation des JOC d’Afrique de l’Ouest et Centrale et bâtir le programme d’année.
un repas ordinaire à la ci-joc, avec autour de la table, Jules accompagnateur Béninois / Joël, permanent Portuguais/ John, Prêtre Anglais/ Amélie Présidente Internationale, Française/ Monicah, Permanente Kényane /  évêque Éthiopien/, moi-même et Albert, accompagnateur Maltais!
Après avoir quitté Bamako et ses 39°, je suis arrivé à Paris dans un froid glacial…. Perdu 30° au moins en 24 heures ! Du coup, je suis en train de soigner un début de bronchite… mais le climat de Rome étant bon, je devrais y arriver sans problème !

QUOI DE NEUF DEPUIS LE DERNIER BLOG ?
-          J’ai fait mes valises et fait « la passation de services ». Ranger les dernières affaires, remuer de vieilles poussières, ce n’est pas toujours le plus agréable… mais c’est fait ! Ma grande joie, a été de faire le bilan de mes responsabilités, d’en faire une synthèse (de 14 pages) et de pouvoir discuter de tout cela avec l’abbé Jeannot TEMBELY qui a été nommé pour la JOC-MMTC et pastorale des migrants. Une rencontre pleine d’espérance.
passation de services avec Jeannot TEMBELY
lors de la messe d'au-revoir à Mopti.
-          J’ai fêté mon départ et mis en place les structures pour l’avenir. Avec les différents groupes, la communauté chrétienne de Mopti, mais surtout avec les amis plus proches, j’ai pu fêter mon départ, en se disant que c’est surtout un « au revoir pendant quelques mois ».

en cadeau : une chemise nouvelle !

repas de fête avec des brochettes
avec l'équipe de Riz-JOC sur le terrain
Et avec les Sœurs de Jésus Ouvrier, j’ai pu mettre sur pied des structures pour que le projet « RIZ-JOC », par exemple, puisse continuer convenablement.

repas de fête et d'au-revoir


-          J’ai fait halte à Ségou et visiter les amis : départ le mercredi 8 au matin…. J’ai fait halte à Ségou, dans la communauté de Paulette (amie de longue date) et chez un ami de Vendéens, un certain Salif qui habite aux bords du fleuve Niger, avec toute sa nombreuse famille.
Salif et une partie de sa famille
-          J’ai trouvé un « pied à terre » à Bamako : en arrivant à la capitale, j’ai été accueilli à la Cathédrale où le curé, l’abbé Timothée est un ami. Là, j’y ai une petite chambre de passage. C’est suffisant, du moment que j’y ai la connexion internet (aujourd’hui indispensable quand on fait un travail international)
Ci-dessous un article de presse, pour vous préparer (si vous êtes en France) à mieux vivre et comprendre le sens d’une visite :
le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéita, effectuera une visite d’Etat, du 20 au 24 octobre prochain, à Paris.
C’est la toute première fois qu’un président malien  effectue une visite d’Etat en France, depuis l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale. C’est l’Ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, qui a fait la révélation au sortir d’une rencontre avec le Premier ministre, Modibo Kéita. Selon le diplomate français, à cette occasion, les Champs Elysées seront pavoisés aux couleurs du drapeau malien ainsi que tous les bâtiments publics français. 
Au cours de cette visite, il est prévu un tête-à-tête entre le président français, François Hollande et son homologue malien ; un dîner d’État à l’Élysée ; un rendez-vous à Matignon avec Manuel Valls ; puis avec Jean-Yves Le Drian, Claude Bartolone (président de l’Assemblée nationale) et/ou Gérard Larcher (celui du Sénat). Il y a aussi en vue une rencontre avec Anne Hidalgo, la maire de Paris…
Ancien étudiant à la Sorbonne, IBK y donnera une conférence et recevra les honneurs militaires aux Invalides, avant d’être reçu au siège du Medef. Enfin, une visite est prévue à l’ossuaire de Douaumont, en hommage à son grand-père tué à Verdun pendant la première Guerre mondiale, alors qu’il combattait dans l’armée française.
Ce sont des centaines de milliards de FCFA qui seront annoncés à l’issue de  la rencontre de l’OCDE  qui sera co-présidée par IBK et Hollande, le 22 octobre prochain. 
Des honneurs et des honneurs, et sans nul doute le temps pour le président malien d’oublier un peu le carcan de son pays. Donc une véritable catharsis. 
Sauf que les Maliens se demandent ce que valent tous ces honneurs de la puissance coloniale au 6e président du Mali indépendant. Est-ce à dire que c’est le président le plus méritoire que le Mali n’a jamais connu ? 
Certainement pas pour les Maliens, lesquels dans leur écrasante majorité vous diront que le père de l’indépendance, Modibo Kéita, est de loin le président le plus aimé pour ce qu’il a fait. Un président qui a légué un Mali réellement indépendant mais qui est aujourd’hui dans la ‘’dépendance’’. Un confrère écrivait que le Mali est passé de l’indépendance à la dépendance. Le doyen Seydou Badian Kouyaté martelait que si Modibo était là, la Minusma ne serait pas là. 
dans les rues de Rome
Pour autant, c’est le président actuel de ce pays qui sera auréolé par autant d’honneurs, de célébrations d’amitié par la France. La France d’un certain Charles De Gaule qui disait en son temps que son pays n’a pas d’amis, mais n’a que des intérêts. Et puisque cette assertion semble être toujours d’actualité à l’hexagone, on pourrait dire que la France a, enfin, pu sauvegarder ses intérêts au Mali où elle est engagée depuis 2013, officiellement, dans une guerre contre le terrorisme. Beaucoup de Maliens pensent qu’IBK a beau être ami de longue date de François Hollande, Michel Tomi ; il a beau aimer la Sorbonne, il ne pouvait pas être autant célébré. 
L’explication est donc à chercher ailleurs. Peut-être dans la gestion de la crise malienne. La gestion de la crise malienne a été bonne à en croire l’Ambassadeur de France au Mali, Gilles Huberson, lequel soutient que la sortie de cette crise a été rapide et exceptionnelle. ‘’C’est une première  pour le Mali qui est ainsi honoré et, à travers  lui, son président, Ibrahim Boubacar Kéita, qui entretient de solides relations d’amitié et de fraternité  avec son homologue français, François Hollande’’, écrivait le jeudi un confrère. 
A la veille du dernier round des pourparlers ayant abouti à cet Accord, le président Hollande prévenait qu’il voulait un accord maintenant. Le message fut adressé à IBK et aux chefs rebelles de la CMA. L’accord a été alors accouché et depuis la signature de cet accord, tout semble aller sur des roulettes. 
Des missionnaires du gouvernement malien sont bien accueillis à Kidal pour étudier les besoins de la population ; la CMA et la Plateforme qui célèbrent la paix des braves à Anefis ; le ministre français des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin qui vient annoncer à Bamako l’annulation d’une grosse dette française envers le Mali ; le FMI qui n’est plus aux trousses du gouvernement malien ; le couperet Tomi rangée dans les placards et l’apothéose sera bien entendu la visite historique d’Etat du président IBK en France. 
On apprend même qu’au cours de cette visite, la France va verser 300 millions d'euros supplémentaires d'aide au Mali. Soit 196,5 milliards FCFA. 300 millions d'euros supplémentaires d'aide au Mali, notamment pour le développement du nord du pays. «On va annoncer environ 300 millions d'euros jusqu'en 2017, dont une partie substantielle pour le Nord, où l'ex-rébellion à dominante touareg et les groupes armés pro-gouvernementaux viennent de sceller la paix », a déclaré le vendredi une source diplomatique française.
Cette somme, dont le versement va s'étaler de la mi-2015 à la fin 2017, s'ajoutera aux 300 millions d'euros de prêts et aides déjà accordés par la France lors de la conférence des donateurs pour le Mali en mai 2013 à Bruxelles. La France présentera cette nouvelle aide lors d'une conférence de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) pour la relance économique et le développement du Mali, jeudi, à Paris.
IBK a été reçu à plusieurs reprises en France depuis son élection, notamment lors d'une visite officielle en octobre 2013, mais il aura droit cette fois-ci à tous les honneurs d'une visite d'Etat.
La visite d'Etat du président malien «tombe à un moment important dans le règlement de la crise malienne avec une accélération de la mise en œuvre des accords d'Alger depuis septembre après des débuts difficiles cet été», a souligné la source diplomatique française.
On comprend bien qu’il y a bien une relation de cause à effet par rapport à cet Accord pour la paix. 
Sa signature nous vaut aujourd’hui une célébration par la France. Un accord dans lequel beaucoup de Maliens, notamment l’opposition, voient les germes d’une future partition du pays. 
« Malgré les dénégations du président et  du gouvernement il n'y a pas l'ombre d'un doute : l'Accord d'Alger fera du Mali (s'il est appliqué tel quel) un État fédéral. Dans cette nouvelle fédération du Mali, les  Régions-États seront dirigées par des présidents élus au suffrage universel direct qui sont à la fois chefs du législatif, de l'exécutif et de l'administration. Or la démocratie repose sur la séparation des pouvoirs et la décentralisation  est synonyme d'organisation des contre-pouvoirs locaux », disait Tiébilé Dramé le 9 octobre 2015 à la Maison de la presse.
C’est peut-être pour cette raison que le rebelle Mahamadou Djéri Maïga félicitait le 20 juin 2015 au CICB, le président IBK pour avoir réalisé ce qu’aucun de ces devanciers n’a pu faire ! Un rebelle qui ne jure que par la partition du pays qui félicite un président de la République pour avoir signé un accord où il trouve son compte ? Ça veut dire ce que ça veut dire. 

Abdoulaye Diakité                                                                                   Source: MaliJet

Noëllie et Luc, avec ABdourahamane et Mohammed

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