Bonjour à chacune et chacun !
En vous espérant en bonne santé, là où vous vivez !
Pour ma part, je vais bien. J’ai terminé l’année 2015, en commençant ma
mission Africaine et en visitant deux pays voisins, dont je vous fais un bref
récit ci-dessous :
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Visite au Burkina :
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13 heures en Bus
avec une petite dizaine de contrôles, surtout autour de la frontière….et
surtout que le lendemain, cette même frontière sera fermée pour 4 jours, à
cause des élections présidentielles et législatives ! j’ai eu le temps
d’avaler un livre !!!
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Les élections
présidentielles et législatives : elles se sont passées dans le calme.
Pourtant, de l’avis de beaucoup, il y avait un réel risque que les perdants
l’acceptent mal. Tout s’est bien
passé : « nous sommes un exemple de tolérance ! » disent
les Burkinabés !
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Pendant deux
semaines, j’ai sillonné les quartiers de Bobo et Ouaga en me déplaçant à
l’arrière d’une moto : jamais fait autant de moto de ma vie ! Et en
plus, en ville, il faut être sur le « qui vive » !
en moto dans les rues de Bobo ou de Ouaga |
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Bobo-Ouaga :
5 heures de bus ! = 18 h en tout pour rejoindre les deux
capitales….et le retour en 1h 10 par
avion, mais sans voir le paysage et 15 fois plus cher ! Faut savoir ce
qu’on veut !
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Visite en Guinée,
dans le diocèse de Nzérékoré, au sud du pays, près des frontières avec le
Libéria et la Sierra Leone ….la région où sévissait Ebola, il y a un
an ! C’est dans ce diocèse que se
trouve la majorité des jocistes…et même le siège national, et aussi
François-Xavier l’aumônier national de la JOC . Je suis parti en taxi-brousse
de Bamako jusqu’à Siguiri à la frontière (en
6 heures). Déjà une belle épopée : imaginez une voiture normale Renault 21 en break : c’est ce
qu’on appelle communément un « 9 places » ! Effectivement on
était bien 9, mais sans compter le chauffeur, ça veut dire qu’on est 10 adultes
(et parfois bien charpentés comme moi !) Faites le calcul, il y en a 3
devant (dont le chauffeur !) 4 sur la banquette du milieu, et 3 dans la
banquette qui est dans le coffre ! Ca c’est pour les adultes, mais
imaginez qu’on y ajoute 4 enfants (de 2-3 ans…l’âge où on pleure
facilement !) qui sont là avec leur maman ! = au total nous étions 14
personnes dans la voiture + la radio à tue-tête….ça ne manque pas de
charme ! Ah, j’oubliais les bagages : tous sur la galerie (heureusement renforcée….car parmi les
bagages, il y avait un moteur entier d’une autre voiture !). Bon, vous
allez me dire qu’on est complet….effectivement on a roulé sans problème jusqu’à
la frontière….où il faut tout décharger à la douane pour vérification….et tout
recharger !
Après la
douane, surprise pour les 100 derniers Kms avant Siguiri : on a trouvé encore
de la place pour deux hommes qui sont montés sur le toit, et sur les bagages,
pour faire route avec nous !!! Les
mesures de sécurité ne sont pas les mêmes partout dans le monde !
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A Siguiri,
première grande ville de Guinée, les
responsables de la JOC m’attendaient avec une voiture de la Mission, car la
suite, c’est un périple organisé de paroisse en paroisse pour rencontrer les groupes
de JOC. On a commencé par faire 450 kms de piste et de très mauvaise piste dans
la forêt guinéenne…. Ce jour-là, j’aurai fait 18 h de transport ! En
arrivant (à 2h du matin) on trouve facilement le sommeil, après une bonne
douche pour enlever la poussière !
piste guinéenne |
les voitures disparaissent dans les trous faits par les camions à la saison des pluies |
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La JOC dans le
diocèse : elle est très importante et bien vivante : environ 500
militants, répartis dans 13 paroisses.
Nous en avons visité 8 !.... (je vous fais grâce du nombre d’heures de
pistes, et des aventures à chaque fois !). Les jocistes sont tous des
jeunes travailleurs : beaucoup de gars travaillent dans les métiers du
bâtiment…(nous sommes dans une région riche en minerais, forêt, plantations
d’hévéas, palmiers, café etc…) Nzérékoré est la 2ème ville de
Guinée… il y a du travail….mais le courant électrique seulement de 18h à 24 h
et cela un jour sur deux ! Imaginez un centre de formation professionnelle
avec 1 200 élèves, où il n’y a pratiquement pas de matériel pour les
travaux pratiques (en maçonnerie, mécanique auto, électricité, chaudronnerie…)
ça existe ! J’ai visité un tel
centre à Nzérékoré ! Heureusement, il y en avait un peu plus dans la
section menuiserie !
Les filles de la JOC sont couturières, coiffeuses,
gargotières (cuisinières). A Diéké (à 7kms de la frontière avec le Libéria) se
trouve une grosse usine de fabrique d’huile, de savons et de caoutchouc (près
de 4 000 salariés en tout) C’est énorme de trouver une telle réalité après
des heures et des heures de pistes poussiéreuses ! Dans toute cette
région, on boit du « vin blanc » qui est en fait la sève du
« bambou raphia »… ça a un goût, disons
« particulier » ! A chaque visite, on a eu droit au cadeau
traditionnel pour l’accueil de l’étranger (les noix de Kola + un billet de
banque)…. (Parfois un billet de 10 000 francs Guinéens, ce qui équivaut à
un peu plus qu’un (1) euro !.... autant vous dire qu’ici, on parle souvent
en millions !!!) et au moment du départ, on nous offre, qui un beau coq,
qui un canard, qui 20 litres de « vin blanc »…et on voyage avec tout
ça dans la voiture !
en cadeaux : du vin blanc et un coq |
visite dans une usine de traitement du Caoutchouc |
cadeau traditionnel : remise des colas |
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Mon passage dans
le diocèse m’a permis aussi de sentir les conditions de vie des prêtres qui
doivent vivre avec de petits moyens. Tel prêtre d’une paroisse isolée, n’a même
pas un vélo pour se déplacer ! Les prêtres reçoivent des honoraires de
messe équivalents à 1 euro par jour = juste de quoi se payer un litre
d’essence !!! Mais le courage ne manque pas ! Je pense à ces jocistes
de la ville de Macenta (là où a commencé l’épidémie Ebola, et où il y a eu
beaucoup de victimes, y compris un jociste qui était infirmier) et qui –avec
l’appui de la Caritas locale- veulent participer à la « rééducation des
enfants » qui ont perdu toute leur famille et qui n’ont plus goût à rien,
y compris d’aller à l’école. Bravo la JOC qui continue de remettre des gens DEBOUT !
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Visite à Mopti : Je suis retourné à Mopti pour y vivre les
fêtes de Noël et du Nouvel an avec les amis. C’était l’occasion aussi de faire
le bilan (avec les responsables JOC) d’une première année de fonctionnement du
projet « Riz-JOC ». Le bilan financier est loin d’être équilibré,
mais c’est normal avec une première année :
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où il a fallu embaucher de la main d’œuvre
pour défricher le terrain et y construire des digues (ce qui est fait, ne sera
pas à refaire !)
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où on n’a pas pu avoir les bœufs à
temps, pour tout labourer et bien préparer le terrain
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où on n’a pas replanter sur tout le
terrain (d’où rendement moindre sur la partie semée à la volée)
Pour terminer, je dis à chacune et chacun qui
vient sur ce blog :
BONNE ET HEUREUSE
ANNEE 2016 !
Ensemble, faisons
gagner la Solidarité, la Justice et la Paix !
QUELQUES ARTICLES PARUS
DANS LA PRESSE MALIENNE :
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Depuis
des années, de nombreux jeunes africains meurent de soif et de faim dans le
désert ou se noient dans la méditerranée en courant vers l’Eldorado que
représente l’Europe à leurs yeux. C’est cela le drame de l’émigration.
Aujourd’hui, de jeunes leaders africains sont déterminés à jouer leur partition
dans la prévention de ce drame par l’information et la sensibilisation. Et cela
bien avant le sommet euro-africain sur la migration que La Valette (Malte) a
abrité du 11 au 12 novembre 2015.
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C’est ainsi qu’il est
prévu à Bamako un Forum sous-régional sur l’immigration, l’emploi et le
développement durable du 10 au 12 juillet 2016. Et cela à l’initiative de
l’Agence pour la citoyenneté, le développement durable et la promotion des
entreprises (ACDDPE). Créer des emplois pour faire face au fléau de
l’émigration vers l’Occident ! Tel est le défi auquel les pays africains
doivent faire aujourd’hui face en posant des actes pour l’émergence du
développement durable.
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Moussa
BOLLY
avec François-Xavier, l'aumônier national JOC |
le souvenir de Joseph CARDIJN (fondateur de la JOC en Belgique en 1925) est sur toutes les chemises jocistes |
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Encadré
: un incendie tue 18 migrants maliens en Algérie
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Dix-huit immigrants
maliens, dont deux enfants, ont été tués et 37 autres blessés dans un incendie
qui s'est déclaré mardi 24 novembre 2015 à 03H00 du matin dans un centre
d'accueil à Ouargla, à 800 km au sud d'Alger. Selon plusieurs témoins, c'est
l'explosion de plusieurs bonbonnes de gaz utilisées pour le chauffage qui a
déclenché l'incendie. Les migrants maliens sont regroupés dans ce centre
d'accueil en attendant leur rapatriement dans les prochains jours au
Mali.
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«L’incendie s’est
déclaré à 03h00 (02H00 GMT), tuant 18 personnes et en blessant 43 autres à
Ouargla», a déclaré le colonel Farouk Achour, un Officier de la sécurité
algérienne. «Il y avait plus de 600 personnes sur ce site, un hangar avec
toutes les commodités mis à leur disposition par les autorités locales et
aménagé par ces migrants», a expliqué le colonel Achour.
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Une enquête a été
ouverte par la police scientifique et la préfecture pour en déterminer les
causes. L’Algérie est devenue une destination privilégiée pour les migrants
subsahariens, supplantant la Libye en proie au chaos. Cet afflux a donné lieu à
une hausse des comportements racistes, y compris des articles de presse,
dénoncés par des ONG. En fin 2014, Alger a renvoyé dans leur pays environ 3.000
Nigériens après un accord avec Niamey.
fête diocésaine des amis de Kisito (ACE) le dimanche 27 décembre |
célébration avec les Kisito |
palmeraie |
dates attendant leur traitement en usine. |
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